jeudi 7 décembre 2017

Donald Trump sur la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël

Ci-dessous la traduction du discours très équilibré de Donald Trump pour appliquer la loi adoptée par le Congrès en 1995 et confirmé par un vote unanime du Sénat il y a deux mois. (NdT)

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Je vous remercie. 

Au moment où j'ai pris mes fonctions, j'ai promis d'aborder les problèmes du monde les yeux ouverts et l'esprit réceptif aux solutions nouvelles.

Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes à partir des hypothèses bancales du passé et de la reconduction des stratégies perdantes. Tous les difficultés exigent de nouvelles approches.

Mon annonce d'aujourd'hui marque le début d'une nouvelle approche du conflit entre Israël et les Palestiniens.

En 1995, le Congrès a adopté la Loi sur l'ambassade de Jérusalem qui stipule que le gouvernement fédéral relocalise l'ambassade américaine à Jérusalem et qu'il reconnaisse cette ville dont l'enjeu est si important en tant que capitale d'Israël. Cette loi avait été adoptée par une écrasante majorité bipartisane. Elle a été réaffirmée par un vote unanime du Sénat il y a seulement six mois.

Pourtant, pendant plus de 20 ans, tous les présidents américains y ont dérogé, refusant de déplacer l'ambassade des États-Unis à Jérusalem ou de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël. Les présidents ont décrété ces dérogations en pensant que retarder la reconnaissance de Jérusalem ferait avancer la cause de la paix. Certains disent qu'ils manquaient de courage, mais ils ont fait ce qui leur paraissait le mieux sur la base des faits tels qu'ils les interprétaient à l'époque. Néanmoins, le résultat est là.

Après plus de deux décennies de dérogations, nous ne nous sommes pas plus près d'un accord de paix durable entre Israël et les Palestiniens.

Il serait absurde d'imaginer que répéter exactement la même formule aboutirait maintenant un résultat différent ou meilleur.

Par conséquent, j'ai décidé qu'il était temps de reconnaître officiellement Jérusalem comme la capitale d'Israël.

Mes prédécesseurs avaient fait de cette reconnaissance une promesse électorale majeure mais ils ne sont pas parvenus à la tenir.

Aujourd'hui, j'agis. J'ai jugé que ma décision est dans le meilleur intérêt des États-Unis d'Amérique et de la recherche de la paix entre Israël et les Palestiniens. C'est un pas en avant bien tardif pour faire progresser le processus de paix et travailler en vue d'un accord durable.

Israël est une nation souveraine qui a droit, comme toutes les  autres nations souveraines, de déterminer où est sa capitale. Reconnaître ce fait est une condition nécessaire pour parvenir à la paix. Il y a 70 ans, à l'époque du président Truman, les États-Unis ont reconnu l'État d'Israël.

Depuis lors, Israël a fait de la ville de Jérusalem sa capitale, la capitale que le peuple juif avait choisi dans l'antiquité.

Aujourd'hui, Jérusalem est le siège du gouvernement israélien de l'époque moderne. C'est là où se trouvent le Parlement, la Knesset, ainsi que la Cour suprême. C'est là où résident officiellement le Premier ministre et le Président d'Israël. C'est le siège de nombreux ministères.

Pendant des décennies, les présidents américains, les secrétaires d'État et les chefs militaires ont rencontré leurs homologues israéliens à Jérusalem, comme je l'ai fait lors de mon voyage cette année.

Jérusalem n'est pas seulement le cœur de trois grandes religions, c'est aussi le cœur de l'une des démocraties les plus réussies au monde. Au cours des sept dernières décennies, le peuple israélien a édifié un pays où les juifs, les musulmans, les chrétiens et les adeptes de toutes les croyances, sont libres de vivre et de pratiquer selon leur conscience et selon leurs croyances.

Jérusalem est et doit rester un lieu où les Juifs prient au Mur des Lamentations, les chrétiens marchent sur le chemin de Croix et les musulmans vénèrent à la mosquée Al Aqsa. Cependant, durant toutes ces années, les présidents en charge des  États-Unis ont refusé de reconnaître officiellement Jérusalem comme capitale d'Israël. En fait, nous avons refusé de reconnaître toute capitale israélienne, quelle qu'elle soit.

Mais aujourd'hui, nous reconnaissons enfin l'évidence. Que Jérusalem est la capitale d'Israël. Ce n'est rien de plus ou de moins qu'une reconnaissance de la réalité. C'est aussi une bonne chose. C'est quelque chose qui doit être fait.

C'est pourquoi, conformément à la Loi sur l'ambassade à Jérusalem, je charge le Département d'État d'entamer la préparation du transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Cela commencera immédiatement par le recrutement d'architectes, d'ingénieurs et l'élaboration d'une épure qui fera de la nouvelle ambassade une fois achevée, un magnifique hommage à la paix.

En faisant ces annonces, je tiens également à souligner un point qui doit être clair. Cette décision ne vise nullement à interrompre notre ferme contribution à l'adoption d'un accord de paix durable.

Nous voulons un accord de grande valeur pour les Israéliens comme pour les Palestiniens. Nous ne prenons pas position sur les questions du statut final, ni sur les limites spécifiques de la souveraineté israélienne à Jérusalem, ni sur le tracé des frontières contestées. Ces questions sont laissées aux parties impliquées.

Les États-Unis demeurent profondément fidèles à leur engagement en faveur de la conclusion d'un accord de paix acceptable pour les deux parties. J'ai l'intention de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider à forger un tel accord.

Sans nul doute, Jérusalem est l'une des questions les plus sensibles de ces tractations à venir. Les États-Unis sont favorables à une solution à deux États si les deux parties en conviennent. En attendant, j'appelle toutes les parties à maintenir le statu quo dans les Lieux saints de Jérusalem, y compris sur le Mont du Temple également connu sous le nom de Haram al-Sharif. Avant tout, notre plus grand espoir est la paix, l'aspiration universelle de chaque âme humaine.

Par la décision que je prends d'aujourd'hui, je réaffirme l'engagement de longue date de mon administration en faveur d'un avenir de paix et de sécurité pour la région. Il y aura, bien sûr, des désaccords et des dissensions concernant cette annonce. Mais nous sommes convaincus qu'au bout du compte, au fur et à mesure que nous surmonterons ces désaccords, nous parviendrons à la paix et à davantage de compréhension réciproque et de coopération. Cette ville sacrée devrait aller dans le sens du meilleur pour l'humanité.

Envisageons ce qui est possible, ne revenons pas aux vieux affrontements si aisément prévisibles.

La paix n'est jamais hors de la portée de ceux qui veulent l'atteindre.

Aujourd'hui, nous appelons au calme, à la modération, et nous comptons sur les voix de la tolérance pour l'emporter sur les semeurs de haine. Nos enfants doivent hériter de notre amour, pas de nos conflits. Je répète le message que j'ai prononcé au sommet historique extraordinaire d'Arabie saoudite en début d'année: Le Moyen-Orient est une région riche de culture, d'esprit et d'histoire. Ses gens y sont brillants, fiers et divers. Dynamiques et forts.

Mais l'avenir immense qui attend cette région est paralysé par le sang versé, l'ignorance et le terrorisme.

Le vice-président Pence se rendra dans la région dans les prochains jours pour réaffirmer notre engagement de travailler avec nos partenaires au Moyen-Orient pour vaincre le radicalisme qui menace les espoirs et les rêves des générations futures.

Il est temps que tous ceux qui désirent la paix boutent les extrémistes hors de leur camp. Il est temps que toutes les nations et tous les peuples civilisés règlent les désaccords par le débat raisonné, et non par la violence. Et il est temps pour les voix jeunes et modérées du Moyen-Orient de revendiquer un avenir brillant et beau.

Alors aujourd'hui, renouvelons notre engagement d'avancer sur le chemin de la compréhension et du respect mutuel. Laissez-nous reconsidérer les hypothèses antérieures et ouvrir nos cœurs et nos esprits à l'éventail de ce qui est possible.

Enfin, je demande aux dirigeants politiques et religieux, israéliens et palestiniens, juifs, chrétiens et musulmans de se joindre à nous dans la noble quête d'une paix durable.

Je vous remercie. Que Dieu vous bénisse. Que Dieu bénisse Israël. Que Dieu bénisse les Palestiniens et que Dieu bénisse les États-Unis.

Merci beaucoup. Je vous remercie

Prononcé du discours : Salle de réception diplomatique de la Maison Blanche, en présence du vice-président Mike Pence, le mercredi 6 décembre 2017

Source : New-York Times 

Traduction : Jean-Pierre Bensimon

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