vendredi 30 novembre 2012

De quel genre d'État palestinien s'agira-t-il ?

Le représentant israélien aux Nations Unies a développé des réflexions de bon sens à l'intention l'Assemblée générale des Nations Unies. Il l'a mise en garde contre les conséquence d'un vote favorable à la création d'un Etat, qui risque bien de n'être qu'une entité terroriste. Il n'a pas été entendu, bien sûr. Mais ses paroles serviront de référence quand l'Histoire devra trancher.


Les Nations unies doivent se demander s'il est judicieux de donner naissance à une nation nouvelle qui importerait des armes et exporterait extrémisme et terrorisme.
 
Depuis plus d'un an, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas s'escrime à contourner la voie des négociations de paix avec Israël et tente d'obtenir de façon unilatérale la reconnaissance d'un État aux Nations unies. Cette semaine, au lieu de le renvoyer à la réalité, l'Assemblée générale des Nations unies va alimenter encore davantage ses délires.
 
Dans cette Assemblée, de nombreux pays ont une approche plus pavlovienne que washingtonienne de la création de l'État palestinien. Depuis des décennies, cette assemblée a ratifié tous les caprices des Palestiniens sans se soucier de savoir vraiment s'ils étaient pertinents, bien conçus ou illogiques.
 
Il est temps de rompre avec ces automatismes. Nul besoin d'être architecte pour voir à quel point les fondations d'un État palestinien en Cisjordanie et à Gaza sont fragiles. Quand ils se posent la question de la création de l'État palestinien, les membres de l'ONU ont le devoir d'inspecter ses fondations et de se demander : pour quelle sorte d'État exactement allons-nous voter ?
 
• Un État qui ne contrôle pas son territoire. L'autorité palestinienne n'exerce aujourd'hui plus aucun contrôle sur Gaza. Sans tenir compte de sa sécurité personnelle, le président Abbas n'a même pas pu jeter un regard sur cet endroit à travers ses lunettes depuis 2007, époque où l'organisation terroriste du Hamas en a pris le contrôle grâce à un coup d'État sanglant. Pour preuve de son affection pour M. Abbas, le Hamas avait précipité dans le vide, d'un 12ème étage, les militants de son parti politique. Alors que les membres du Congrès américain rendent visite à leurs électeurs sur une base hebdomadaire, le président Abbas n'a pas posé les yeux sur presque la moitié de la population palestinienne depuis six ans.


• Un État terroriste. Les États reconnus par les Nations unies doivent s'engager à être des «passionnés de paix». Ce mois-ci, le Hamas à dévoilé la nature de son engagement pour "la paix et l'amour" à Gaza en lançant plus de 1200 roquettes sur les villes israéliennes. Le groupe terroriste a mobilisé tous les moyens à sa disposition pour réprimer sa population ou attaquer Israël. Il a transformé Gaza en un paradis pour les organisations jihadistes internationales comme Al Qaïda. La communauté des nations n'a pas besoin d'un nouveau membre dont les importations phares seraient des armes meurtrières et les exportations emblématiques, l'extrémisme, la haine et le terrorisme.

• Un État non démocratique. Le Hamas a imposé une tyrannie brutale à Gaza: quant à la démocratie palestinienne sur la Rive occidentale du Jourdain, elle est tout aussi éloignée de la doctrine de Jefferson. Le mandat du président Abbas a expiré il y a trois ans. Il choisit personnellement de le poursuivre sans élections ni consultations de son peuple. M. Abbas à une conception flexible des limites de son mandat, mais des idées beaucoup plus rigides sur la liberté d'expression. Les journalistes, les bloggeurs et les militants continuent d'être emprisonnés et torturés dans la Rive occidentale pour des crimes comme «une langue trop pendue contre le président palestinien.

 Un État en faillite. Les institutions de l'Autorité palestinienne demeurent complètement dépendantes de l'aide étrangère, subissant crise après crise. Cette année encore, au moment où l'Autorité palestinienne menaçait de différer le versement de la paye de nombreux employés, elle triplait les rémunérations versées aux terroristes emprisonnés. L'Autorité palestinienne alloue aujourd'hui 6 % de son budget annuel à des versements aux terroristes emprisonnés et aux familles des auteurs d'attentats suicide, alors qu'elle ne verse qu'un pour cent pour l'enseignement supérieur. Dans les mosquées, les écoles et les médias officiels, l'Autorité palestinienne glorifie le terrorisme et propage l'incitation à la haine contre les Israéliens. Au lieu d'affecter ses budgets à la construction de la nation elle les utilise pour enfouir la nation.
 
Avant d'apposer le sceau de son approbation sur un non-État palestinien, les Nations unies doivent prendre en compte toutes les conséquences de leur choix. Un État virtuel peut faire gagner à M. Abbas un siège plus confortable à l'Assemblée générale mais cela ne changera rien sur le terrain. Des espoirs naitront dans le peuple palestinien mais ils ne seront pas satisfaits. Dans notre région très instable les conséquences peuvent en être tragiques.
 
Israël demande avec insistance à la direction palestinienne d'abandonner sa démarche destructive et déraisonnable à l'ONU. Il lui demande de travailler avec lui pour élaborer des solutions constructives à la table des négociations, désertée depuis des années par ses membres. Les fondations d'un véritable État palestinien et d'une paix véritable ne peuvent reposer que sur un travail de terrain acharné et sur des conversations directes avec Israël.
Quand les fondements d'une paix durable existeront, Israël ne sera pas la dernière nation a souhaiter la bienvenue aux palestiniens aux Nations unies. Elle sera même la première.

Ron Prosor, Wall Street Journal, le 28 novembre 2012

Titre original : What Kind of Palestinian State?
Traduction : France-Israël Marseille


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