Le président Obama ne croit plus à une paix négociée entre Israéliens et Palestiniens à brève échéance. C’est le principal enseignement de sa visite de mars dernier en Israël. Il a rétrogradé la question du «processus de paix» dans l’échelle de ses priorités, laissant cet os à ronger à son Secrétaire d’État, John Kerry, et à l’Europe.
On cherche dans leur missive sans la trouver, une seule analyse qui n’aurait pas été vainement avancée mille fois, ou une proposition contenant la moindre nouveauté. Mais on y trouve un chef-d'œuvre de détestation et de diffamation qui suit à la lettre l’enseignement de Joseph Goebbels : « Les techniques de propagande les plus élaborées ne réussiront pas tant qu’un principe fondamental n’est pas constamment observé… : se limiter à quelques points et les répéter sans cesse. » Dans toute la diatribe, un seul argument matraqué encore, et encore, et encore : « l’occupation israélienne des territoires en violation du droit international. »
L’argument est un faux, intégralement un faux. Le traité Oslo II de 1995, contresigné par la communauté internationale (dont l’Union européenne) pour en garantir l’application, définit en Judée et Samarie une « zone C » (60% du territoire), placée sous administration israélienne, sans aucune restriction touchant au peuplement ou au droit de construire. Cet acte fait suite à une série de résolutions et de traités antérieurs (Conférence de San Remo en 1920, Mandat britannique de la SDN en 1922, art 80 de la Charte de l’ONU, résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l’ONU) qui fondent ou confirment le périmètre du « foyer national juif en Palestine ». Pour le droit international, bien qu’un cœur arabo-occidental psalmodie depuis des décennies la complainte de la dépossession, il n’existe ni « occupation », ni « colonies », mais des implantations dans une zone d’autorité israélienne, en attendant la signature d’un nouveau traité.
Ce qu’il faut remarquer, c’est que seules trois rares « éminences » françaises ont signé la lettre : Michel Rocard, Lionel Jospin et Hubert Védrine. Les deux derniers sont les fils de collaborateurs notoires de l’occupant nazi lors de la seconde guerre mondiale. La maxime « Tel père, tel fils, » est une stupidité, mais ces souillures qui maculent leur lignée auraient sans doute dû les inciter à plus de retenue envers l’État juif.
Pour un autre regard sur le Proche-Orient n° 10 Avril/Mai 2013
Jean-Pierre Bensimon
(Voir ci-dessous l'original de la lettre du " Groupe européen d’éminentes personnalités")
De nombreuses évidences l’ont poussé à cette conclusion : la montée dantesque des périls dans les pays environnants (Iran, Syrie, Égypte), la division abyssale entre Palestiniens de Gaza et des anciennes Judée et Samarie, le refus persistant des « modérés » de Ramallah d’accepter non pas une offre de paix (2000, 2001, 2008), mais même une simple négociation.
Ce tournant américain a conduit 20 « ex », anciens responsables européens s’intitulant un peu pompeusement « Groupe européen d’éminentes personnalités », à écrire une lettre ouverte à Catherine Ashton et au Conseil des ministres européens des affaires étrangères. Ils demandent à cette instance de « prendre acte du fait que le processus de paix défini par les accords d’Oslo a atteint ses limites » et d’adopter « une nouvelle approche ».
On cherche dans leur missive sans la trouver, une seule analyse qui n’aurait pas été vainement avancée mille fois, ou une proposition contenant la moindre nouveauté. Mais on y trouve un chef-d'œuvre de détestation et de diffamation qui suit à la lettre l’enseignement de Joseph Goebbels : « Les techniques de propagande les plus élaborées ne réussiront pas tant qu’un principe fondamental n’est pas constamment observé… : se limiter à quelques points et les répéter sans cesse. » Dans toute la diatribe, un seul argument matraqué encore, et encore, et encore : « l’occupation israélienne des territoires en violation du droit international. »
L’argument est un faux, intégralement un faux. Le traité Oslo II de 1995, contresigné par la communauté internationale (dont l’Union européenne) pour en garantir l’application, définit en Judée et Samarie une « zone C » (60% du territoire), placée sous administration israélienne, sans aucune restriction touchant au peuplement ou au droit de construire. Cet acte fait suite à une série de résolutions et de traités antérieurs (Conférence de San Remo en 1920, Mandat britannique de la SDN en 1922, art 80 de la Charte de l’ONU, résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l’ONU) qui fondent ou confirment le périmètre du « foyer national juif en Palestine ». Pour le droit international, bien qu’un cœur arabo-occidental psalmodie depuis des décennies la complainte de la dépossession, il n’existe ni « occupation », ni « colonies », mais des implantations dans une zone d’autorité israélienne, en attendant la signature d’un nouveau traité.
Ce qu’il faut remarquer, c’est que seules trois rares « éminences » françaises ont signé la lettre : Michel Rocard, Lionel Jospin et Hubert Védrine. Les deux derniers sont les fils de collaborateurs notoires de l’occupant nazi lors de la seconde guerre mondiale. La maxime « Tel père, tel fils, » est une stupidité, mais ces souillures qui maculent leur lignée auraient sans doute dû les inciter à plus de retenue envers l’État juif.
Pour un autre regard sur le Proche-Orient n° 10 Avril/Mai 2013
Jean-Pierre Bensimon
(Voir ci-dessous l'original de la lettre du " Groupe européen d’éminentes personnalités")
"Notre Groupe européen d'éminentes personnalités sur le processus de paix au Moyen-Orient tient à faire part de son inquiétude face à la perspective de plus en plus improbable d'un accord qui fasse d'Israël et de la Palestine deux États séparés, souverains et pacifiques. Composé d'anciens présidents, premiers ministres, ministres et dirigeants d'États membres de l'Union européenne, ce groupe d'éminentes personnalités est déterminé à unir ses efforts en vue d'une solution durable au conflit israélo-palestinien.
"C'est avec une déception croissante que nous constatons depuis cinq ans l'incapacité des parties en présence à engager une discussion constructive et l'incapacité de la communauté internationale, menée par les États-Unis et/ou l'Europe, à promouvoir une telle discussion. Nous déplorons que les droits humains soient bafoués dans les territoires occupés, au détriment tant de la sécurité et de la stabilité israéliennes, objectifs centraux à tout processus, que des droits et intérêts légitimes du peuple palestinien.
"Lors de sa visite dans la région en mars, et notamment dans son discours aux jeunes israéliens, le président américain Barack Obama a évoqué certaines de ces préoccupations. "Il n'a cependant donné aucune indication quant aux démarches à entreprendre pour y remédier et s'est contenté d'appeler à une reprise des pourparlers entre Israël et la Cisjordanie dans le cadre du processus d'Oslo, processus qui s'est essoufflé il y a bien longtemps. Nous faisons donc appel à Catherine Ashton, haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité pour l'Union européenne, et, par son intermédiaire, au conseil des ministres, pour prendre acte du fait que le processus de paix défini par les accords d'Oslo a atteint ses limites.
"Nous nous trouvons aujourd'hui dans une impasse politique : au vu de l'instabilité régionale et de l'amertume provoquée par les déplorables conditions d'occupation, la situation sur le terrain est intenable. L'inquiétude qu'a manifestée l'Union européenne dans une série de déclarations et, en particulier, dans les conclusions du Conseil européen en date du 14 mai 2012 n'a été suivie d'aucune action concrète.
"La stagnation actuelle ne sert ni les aspirations des Palestiniens et des Israéliens, ni les intérêts de l'Union européenne formulés dans ces conclusions et autres documents pertinents. Force est de reconnaître que la politique menée par les pays occidentaux ne fait qu'aggraver l'occupation. L'Autorité palestinienne devrait pouvoir compter sur l'aide d'Israël en matière de sécurité et sur l'aide de l'Occident en matière de financement.
"Incapable de laisser espérer une autodétermination du peuple palestinien, elle se décrédibilise auprès de son électorat. L'expansion des colonies, y compris à Jérusalem-Est, et l'emprise israélienne sur les territoires occupés, en violation du droit international, témoignent d'un déni des droits territoriaux palestiniens.
"Nous en concluons qu'une nouvelle approche s'impose. L'instabilité régionale est telle qu'il serait en effet extrêmement périlleux de rester indifférents à un enjeu aussi explosif.
"Au vu des récents événements, une politique réaliste mais néanmoins énergique se doit d'appliquer les résolutions suivantes :
- insister sur la nécessité d'une solution à deux Etats, seule susceptible de garantir aux parties impliquées et à leurs voisins une paix et une sécurité durables, et seule reconnue comme juste et équitable par les résolutions des Nations unies ;
- reconnaître officiellement que les territoires palestiniens sont aujourd'hui en situation d'occupation et qu'en vertu du droit international la responsabilité en incombe à l'occupant ;
- faire valoir que les colonies israéliennes au-delà des frontières de 1967 sont illégales, qu'elles doivent cesser leur expansion et qu'elles ne pourront en aucun cas servir de point de départ à des négociations ultérieures ;
- rappeler que toute organisation politique représentative, pouvant légitimement prétendre à participer aux négociations, doit s'abstenir de recourir à la violence en dehors des normes établies par les Nations unies ;
- encourager l'instauration d'une représentation palestinienne unifiée qui inclut la Cisjordanie et Gaza, représentation sans laquelle la paix ne pourra aboutir et dont l'absence sert d'excuse à l'inaction ;
- appeler à une réforme de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et des principaux partis non violents qui expriment la volonté des populations palestiniennes de Cisjordanie et de Gaza ;
- entreprendre des opérations humanitaires et garantir le respect des droits humains en Cisjordanie et à Gaza, sous surveillance des Nations unies, et ce, quelle que soit l'avancée des négociations de paix ;
- reconsidérer le plan de financement de la Palestine afin que l'Autorité palestinienne ne soit plus tributaire de capitaux hostiles au processus de paix ;
- revenir aux frontières de 1967 comme point de départ d'une solution bi-étatique, en veillant à distinguer clairement les revendications israéliennes légitimes (dans le cadre des frontières de 1967) et les violations du droit international dans les territoires occupés ;
- montrer qu'au-delà d'une aide financière, l'Union européenne est prête à assumer un rôle politique et à engager un dialogue stratégique avec les Palestiniens.
"Au fil des ans, l'Union n'a pas manqué de prodiguer ses recommandations avisées. Pourtant, face à une impasse de plus en plus périlleuse, son inaction va à l'encontre du bon sens le plus élémentaire.
"Les dirigeants européens ne peuvent s'en remettre indéfiniment à une éventuelle intervention américaine : les États-Unis n'ont-ils pas maintes fois fait la preuve de leur incapacité à reconnaître et à promouvoir l'égalité des Israéliens et des Palestiniens dans la négociation d'un accord qui soit conforme aux résolutions des Nations unies ?
"Les générations à venir ne nous pardonneront pas d'avoir laissé le conflit s'enliser et, surtout, de n'avoir pris aucune sanction contre le déni du droit du peuple palestinien à l'autodétermination.
"Dans l'intérêt des Nations unies, il est impératif que le conseil des ministres et Catherine Ashton interviennent au plus tôt pour remédier à cette situation intolérable.
"Texte traduit de l'anglais par Myriam Dennehy
© Le Monde du 25 avril 2013
Liste des signataires
- Giuliano Amato, ancien premier ministre italien ;
- Frans Andriessen, ancien vice-président de la Commission européenne ;
- Laurens Jan Brinkhorst, ancien vice-premier ministre néerlandais ;
- John Bruton, ancien premier ministre irlandais ;
- Benita Ferrero-Waldner, ancienne commissaire européenne et ancienne ministre autrichienne des affaires étrangères
- Teresa Patricio Gouveia, ancienne ministre portugaise des affaires étrangères
- Jeremy Greenstock, ancien ambassadeur britannique aux Nations unies et vice-président du Groupe d'éminentes personnalités
- Lena Hjelm-Wallén, ancienne vice-première ministre suédoise
- Wolfgang Ischinger, ancien secrétaire d'Etat allemand aux affaires étrangères et vice-président du Groupe d'éminentes personnalités
- Lionel Jospin, ancien premier ministre français
- Miguel Moratinos, ancien ministre espagnol des affaires étrangères
- Ruprecht Polenz, ancien président de la Commission des affaires étrangères du Bundestag
- Michel Rocard, ancien premier ministre français
- Pierre Schori, ancien ministre adjoint suédois aux affaires étrangères
- Javier Solana, ancien haut représentant et ancien secrétaire général de l'OTAN
- Peter Sutherland, ancien commissaire européen à l'agriculture
- Andreas van Agt, ancien premier ministre néerlandais
- Hans van den Broek, ancien ministre néerlandais des affaires étrangères et ancien commissaire européen aux relations extérieures
- Hubert Védrine, ancien ministre français des affaires étrangères et vice-président du Groupe d'éminentes personnalités
- Vaira Vike-Freiberga, ancienne présidente de la Lettonie
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