jeudi 11 juillet 2013

Quand Himmler croise le Jihad dans un musée de Paris

Entre 1940 et 1942, Heinrich Himmler, un proche collaborateur d'Hitler, s'est rendu une vingtaine de fois à Paris pour sélectionner une collection de 594 œuvres, des tableaux et d'autres objets d'art, volés aux Juifs français et entreposés dans la prestigieuse galerie du Jeu de Paume, près des Champs-Élysées. Tout au long de la guerre, 22 000 œuvres d'art juives et soi-disant «dégénérées» ont été rassemblées à cet endroit.

Entre 1959 et 1991, le défunt président Mitterrand a complètement rénové cet édifice, comme s'il voulait le laver de la croix gammée qui l'imprégnait. Cette semaine, et jusqu'en septembre, le musée vient de se draper à nouveau dans les sombres couleurs du mal en accueillant «Le foyer fantôme : la mort», une exposition de photos en l'honneur de Palestiniens auteurs d'attentats-suicide, rebaptisés pour la circonstance «combattants de la liberté», où il sont comparés aux maquisards français de la Résistance de la seconde guerre mondiale.

Les Palestiniens qui sont les sujets de ses photos sont tous des meurtriers. Ils ne sont pas distingués selon leur appartenance au Front populaire de libération de la Palestine, aux Brigades des martyrs al-Aqsa, ou aux Brigades Izzedine Kassam du Hamas, trois organisations inscrites sur la liste des groupes terroristes de l'Union européenne.

Cet «événement» prend la suite de manifestations organisées à Saint-Denis, une ville de la banlieue parisienne, pour salir l'anniversaire de l'Indépendance d'Israël. Six meurtriers du même acabit y avaient été honorés du titre de « citoyens d'honneur ».

Leur présence sur le sol français violait à elle seule les obligations de Paris en temps que membre de l'Union européenne.

L'exposition en cours est du même ordre, dans la mesure où le musée du Jeu de Paume, qui accueille des millions de touristes tous les ans, est financé par le Ministère de la Culture et de la Communication. Cette complaisance peut être interprété, en particulier par des éléments jihadistes, comme un appui de la France, délibéré ou fortuit, au terrorisme suicide.
Le site Internet du musée indique que les jeunes visiteurs sont reçus le mardi par un conservateur du Jeu de Paume. Nous avons appris que les semaines précédentes, par exemple pour la fête du Livre, ces visites avaient attiré des groupes d'étudiants venus de leur moquée, encadrés par leur imam. Des travaux pratiques d'incitation à la haine en quelque sorte.

En août 1944, un train rempli d'œuvres d'art volées faisait route vers Berlin quand il fut arrêté par la résistance juste à la sortie de Paris, à Rosny-sous-Bois.

À peu près au même moment, le dernier convoi de Juifs quittait la France pour Auschwitz. Il ne fut jamais arrêté.

Cette coïncidence, applicable au Jeu de Paume quand il était aux mains de Himmler un instrument de pillage des biens juifs, ou quand il se transforme en vitrine pour les terroristes-suicide, évoque un proverbe latin : «l'art est durable, la vie est brève», ou «l'art est éternel, quand la vie est si courte». Il semble que pour le Jeu de Paume la vie soit une valeur minuscule quand il s'avère que la victime est juive.


par Shimon Samuels, directeur des affaires internationales au Centre Weisenthal
publié en anglais dans Jerusalem Post  du 12 juin 2013
Traduction :  Jean-Pierre Bensimon
Pour un autre regard sur le Proche-Orient n°11 Juillet 2013

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