samedi 24 août 2013

Faire face aux désastreuses pressions d'Obama

Comme prévu, le Printemps arabe s'est transformé en un cauchemar sanglant qui a englouti l'Égypte, faisant d'Israël une ile dans un océan de violence et de barbarie, sans la moindre perspective de stabilisation à l'horizon.

Au moment où des centaines de personnes sont brutalement assassinées tous les jours, la communauté internationale poursuit ses condamnations obsessionnelles d'Israël pour la construction de logements dans les faubourgs juifs de Jérusalem Est.

Pendant ce temps, le secrétaire d'État américain John Kerry et certains dirigeants occidentaux investissent leur énergie et leur passion de façon totalement disproportionnée dans l'imbroglio israélo-palestinien, offrant une image tout à fait surréaliste.

En dépit des preuves irréfutables puisées dans les réalités de terrain qui démontrent tout le contraire, Kerry s'obstine à chanter le refrain absurde du conflit israélo-palestinien comme principal obstacle à la stabilité de la région. Celui qui pense que Kerry a subrepticement encouragé les Européens à lancer leur dernière campagne contre les implantations a bien peu de chances de se tromper. Ses affirmations à l'endroit du premier ministre Benjamin Netanyahou sont grotesques et ses menaces inquiétantes. Selon lui, si les conversations de paix étaient rompues, «on assisterait à une campagne de délégitimation d'Israël 'débridée'»; il signale ainsi l'intention de l'administration Obama d'imposer un règlement.

On frissonne à l'idée que d'autres messages ont été probablement envoyés. Par exemple que les États-Unis s'abstiendraient, ou même soutiendraient, les condamnations et les boycotts unilatéraux d'Israël soumis au Conseil de sécurité de l'ONU, alors qu'ils leur opposaient auparavant un veto.

Cette venimeuse animosité à notre endroit est inexplicable si l'on s'en tient aux faits : le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a refusé de faire une seule concession ou un geste significatif envers Israël ; les médias palestiniens, leurs institutions religieuses, leur système éducatif, continuent de prêcher un anti-israélisme et un antisémitisme sauvages ; la gauche occidentale est restée silencieuse quand Abbas a proclamé fièrement qu'il instaurerait un nettoyage ethnique dans l'État de Palestine pour s'assurer que pas un seul Juif ne puisse vivre en Judée ou en Samarie ; et le Hamas, l'entité terroriste qui occupe Gaza, avec qui Abbas s'est engagé à se réunifier, reste violemment opposé à tout processus de paix.


Mais le phénomène le plus troublant réside l'intensité des pressions américaines qui ont forcé notre gouvernement a accepter la libération d'assassins brutaux «pour renforcer le moral des Palestiniens» et les encourager à «participer à des négociations.» Jamais dans l'Histoire, une nation qui a vaincu ceux qui cherchaient à la détruire n'a été forcée de libérer des prisonniers dans de telles circonstances. Nous obliger à relâcher ces monstres (acclamés comme des héros et qui recevront des pensions d'État) avant que les négociations ne commencent, constitue l'une des concessions les plus inouïes jamais faite au terrorisme ; c'est un encouragement pour les futurs terroristes et un traumatisme pour les Israéliens, surtout pour les familles des victimes du terrorisme.

Comme si ce n'était pas assez, le gouvernement est allé à l'encontre de ses propres lois en acceptant la demande de Abbas d'inclure des terroristes arabes israéliens parmi les bénéficiaires de l'amnistie.

Cette obligation qui nous a été faite, de relâcher ces prisonniers en tant que «geste de bonne volonté» remet en question le processus de paix tout entier; elle affecte de même ceux qui poussent au compromis pour échapper à l'accusation d'être « le fautif » en cas de rupture, et mettre l'opinion publique de notre côté.

La politique de concessions d'Israël n'a jamais eu de conséquences positives. Les accords d'Oslo, les offres extraordinaires des premiers ministres Barak et Olmert d'évacuer quasiment tous les territoires disputés, et le désengagement de Gaza, n'ont pas abouti à des résultats tangibles. Par contre, ces concessions unilatérales sont devenues des points de référence qui permettent aujourd'hui aux Américains de proposer les lignes d'armistice indéfendables de 1949 «assorties d'échange de territoires», comme base d'un règlement de paix.


Si, comme dans le passé, nous ne parvenons pas à obtenir un accord sur les échanges de territoires, les Palestiniens vont demander le contrôle de tout Jérusalem Est et des principaux blocs d'implantations, en violation de la résolution 242 de l'ONU et à l'encontre des engagements du président Bush envers le premier ministre Sharon à la suite du désengagement de Gaza.

Qu'est-ce que tout cela annonce pour le futur ? Si le président Obama est parvenu à contraindre Israël à faire des concessions sur des questions aussi passionnées et émotionnelles que la libération des prisonniers - une chose qu'aucun État souverain, et encore moins l'Amérique, n'aurait jamais envisagé - les suites du processus de paix ont de quoi faire frissonner.

Peut-on attendre que Martin Indyk, l'envoyé de Kerry, fasse preuve d'équité ? Il affichait il n'y a pas si longtemps son mépris pour la souveraineté d'Israël, qu'il dénigrait vicieusement au plus fort de la confrontation entre Obama et Netanyahou, pour obtenir les bonnes grâces de son président. De plus, une capitulation devant les pressions américaines amènerait les Israéliens à oublier rapidement les succès de Netanyahou dans son bras de fer avec Obama au cours de son premier mandat. Elle encouragerait aussi les expressions de défiance et les appels à la démission du premier ministre.

Les premiers dirigeants du Mapai, qui étaient dans une position plus faible que l'actuel gouvernement, n'auraient jamais capitulé. David Ben Gourion a tenu tête au monde entier quand l'État a été créé.

On peut difficilement imaginer Golda Meir s'inclinant devant de telles pressions. Il aurait été inconcevable pour Menahem Begin d'accorder une amnistie aux assassins de juifs innocents.
Cependant, il est facile pour un observateur, du fond de son fauteuil, qui ne subit pas les pressions exercées sur le premier ministre, qui n'est pas obligé de prendre des décisions affectant la sécurité nationale, de condamner ces concessions d'un signe de la main. Il est possible que quand nous connaîtrons les faits, nous soyons rétrospectivement convaincus que nos dirigeants n'avaient pas le choix.

Il est improbable que le ministre la défense, Moshe Ya’alon, pas tout à fait une colombe, ait accepté une concession totalement opposée à ses convictions si de graves questions de sécurité n'étaient pas en jeu. Certains ont suggéré, bien que cela soit peu convaincant, que l'alternative aurait même été pire - un gel complet des implantations à Jérusalem et dans les principaux blocs d'implantations. On a évoqué aussi l'hypothèse que l'Iran faisait partie de l'équation.

Mais même si le gouvernement a été contraint de faire ces concessions unilatérales et draconiennes, nos craintes demeurent justifiées. Tzipi Livni, une femme politique en échec, qui a qualifié «d'acte courageux» la libération de terroristes par Netanyahou, conduira pendant les neuf mois à venir des négociations secrètes pour le compte d'Israël, derrière des portes closes. Sans des pressions fortes de l'opinion pour nourrir sa résolution, Netanyahou risquerait de récapituler devant les pressions américaines. En fin de compte nous pourrions nous retrouver face à un fait accompli, un scénario du type «c'est à prendre ou à laisser», assorti de menaces dans l'hypothèse où nous choisirions de «laisser.»

Que devons-nous faire ? Nous devons expliquer à l'opinion le plus bruyamment possible qu'après avoir échoué à nous soumettre par la terreur et la violence, les Palestiniens tentent maintenant de nous démanteler par étapes, en utilisant l'arme de la diplomatie. Nous devons montrer que nous ne sommes pas une nouvelle Tchécoslovaquie, et qu'il y a des limites à notre volonté de compromis dans cet environnement asymétrique.

Notre gouvernement doit souligner que si une vaste majorité des Israéliens reste convaincue de travailler en direction de la paix et n'a nul désir de régenter des Arabes, la paix n'est pas possible avec des voisins que leurs dirigeants incitent à la haine contre nous. Il doit faire savoir que nous ne jouerons pas avec la vie de nos enfants en négligeant nos impératifs de sécurité à un moment où la moitié de la population palestinienne est contrôlée par le Hamas, une entité terroriste qui nous lance continuellement des missiles.

Il est temps pour nous de faire appel à nos alliés et à nos amis, surtout les dirigeants juifs américains, pour exiger de Kerry et de l'administration Obama qu'ils affrontent les Palestiniens sur les questions qui sont au centre de négociations de paix authentiques: la reconnaissance d'Israël comme État juif, l'abrogation du droit au retour des Arabes, la fin de la propagande intérieure anti-israélienne et antisémite, et l'éducation de leur peuple dans le sens de la coexistence pacifique.

Titre original : Candidly Speaking: Obama appeasement will result in disaster
Auteur :  Isi Leibler, publié par Jerusalem Post le 20 août 2013
Traduction: Jean-Pierre Bensimon

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