vendredi 27 septembre 2013

A l'ONU, Rouhani obtient d'Obama de nouveaux délais sur la question des armes nucléaires

A l’ONU, Rouhani a donné à Obama assez d'assurances sur la question de l'armement nucléaire, au point d'obtenir des délais, encore des délais, et toujours des délais,
Sur la scène internationale, devant l’Assemblée générale de l’ONU, le président Obama a accompli un nouveau plongeon en chute libre.
Selon des officiels de la Maison Blanche, le président de la première démocratie du monde était prêt à serrer la main du président de l’État le plus engagé du monde dans le soutien au terrorisme, et ce fut le terroriste qui refusa l’offre du démocrate.

Le plus pathétique dans cette affaire, c’est que cette rebuffade n’a même pas entamé la détermination d’Obama de donner son onction à Rouhani, présenté comme un « modéré », et de s’engouffrer à toute vapeur dans une stratégie de « délais» qui va rendre la bombe nucléaire iranienne inévitable.

Obama a prononcé son discours quelques heures après Rouhani, mais les deux exposés étaient remarquablement alignés l’un sur l’autre.

Le président Obama a évoqué la Syrie, jetant dans ce chaudron 340 millions de dollars prélevés par l’impôt. Cependant, il ne cacha nullement qu’il prévoyait une guerre longue dont il suivrait l’évolution avec attention, mais depuis la ligne de touche.
Anne Bayefsky
 Obama devait tracer une ligne de  démarcation bien nette entre la soi-disant « méfiance» de l’Iran envers l’Amérique et celle, bien réelle, de l’Amérique envers les gangsters et autres meurtriers qui sévissent en Iran.

Au lieu de cela, il a expliqué que ses priorités actuelles étaient de deux ordres : « À court terme, la diplomatie américaine concentre ses efforts sur deux questions particulières ; la poursuite par l’Iran de son programme d’armes nucléaires et le conflit israélo-arabe . »


En d’autres termes, l’intérêt bien compris de l’Amérique dépendrait à parts égales  de la prévention de l’acquisition d’armes nucléaires par l’Iran et de la fin, comme les a qualifiées le président , « des humiliations quotidiennes infligées par l’occupation ». Les transgressions imputées à Israël seraient soi-disant du même ordre que celles de l’Iran.

Bien sûr le président a utilisé la formule éculée « Israël est là pour rester »  mais il a poursuivi par une formule chargée émotionnellement pour évoquer la « peine » des seuls Palestiniens. Cela bien qu'un soldat israélien de plus ait été tué quelques jours auparavant en tentant de protéger des Juifs en prière, comme on est obligé de le faire depuis plus de 65 ans.

Le président Obama savait parfaitement que sa critique sévère d’Israël serait comme de la viande rouge agitée à la face des requins qui peuplent l’assemblée de l’ONU. Il ne s’agissait donc pas d’une erreur accidentelle mais du choix présidentiel de l’acharnement anti israélien comme moyen de reprendre le terrain perdu à la suite de sa débâcle syrienne.

Il reprit encore une fois sa rhétorique coutumière en politique étrangère, consistant à s’excuser auprès de ses hôtes des mensonges de l’Amérique, insultant ses prédécesseurs devant la communauté internationale. Sa liste des transgressions américaines, résolues ou en train de l’être par ses soins, comprenait l’Irak, l’Afghanistan, l’utilisation de drones, Guantanamo, le manque d’humilité, les violations de la vie privée, et le racisme. Avant qu’il ne devienne président, s’indigna-t-il, l’Amérique entrait « perpétuellement en guerre ». A la différence de ses devanciers, il n’était pas un va-t’en guerre.

Le président a fait référence en passant aux incidents terroristes, le massacre au centre commercial du Kenya et l’attaque à la bombe d’une église au Pakistan, sans mentionner une seule fois que les auteurs de ces crimes étaient des musulmans agissant au nom de l‘islam radical.


Il a trouvé le temps de se plaindre du blâme délivré aux États-Unis pour leur "interventionnisme" en même temps que l'accusation de ne pas en faire assez. A l'évidence, il ne lui est pas venu à l'esprit que le fait de blâmer l'Amérique à tout coup n'est pas une incohérence innocente que l'on peut corriger grâce à une logique professionnelle.


Mais c'est peut-être au sujet de l'Iran que le président Obama a été le plus effrayant. Il a tracé une ligne de démarcation nette entre la "méfiance" des Iraniens envers l'Amérique et celle des Américains, du fait des gangsters et des assassins existant en Iran. Et en tout état de cause, il s'agissait d'une "difficulté historique", ce qui est une mauvaise nouvelle pour les Américains qui languissent aujourd'hui dans les prisons iraniennes ou qui sont tués par des terroristes soutenus par l'Iran sur de nombreux champs de bataille.


La lumière à l'horizon à laquelle le président tient tant, ne pouvait venir que du Guide suprême de l'Iran et du président Rouhani. Ils ont dit tous deux en effet que "la République islamique ne développerait jamais une arme atomique."

Du point de vue d'Obama, "ces déclarations ...doivent constituer la base d'un accord significatif... donnant au monde l'assurance que leur programme est pacifique." Sauf que ce programme n'est pas pacifique. Et ces déclarations offrent une base pour un voyage à sens unique sur le chemin irénique qui conduit à la bombe nucléaire iranienne.

Néanmoins, Obama a annoncé qu'il enverrait le Secrétaire Kerry pour nouer un dialogue après le passage de la ligne d'arrivée.

Et petite merveille, six heures plus tard, à la même place, Rouhani ne faisait aucune concession, menaçait les Américains et confirmait l'antisémitisme profondément enraciné de son régime. Il conseilla à Obama de se libérer des "groupes de pression bellicistes", ce qui signifie les Juifs dans sa bouche. Il énonça magistralement que l'Iran était préoccupé par cette " déficience de moralité", sans rien dire de la moralité de l'Iran qui est un musée des horreurs.


Rouhani a souligné que la "réalisation de la démocratie" devait être "en accord avec [sa conception de] la religion," qui n'est pas démocratique du tout. Il s'est plaint que l'Iran soit une victime du terrorisme, pas qu'il soit un soutien du terrorisme. Il se rangea sous la bannière d'Ahmadinejad en affirmant que les Palestiniens devaient tous rentrer dans "leur patrie" (pour qu'ils puissent en finir numériquement avec l'État juif.)

Il a utilisé à foison des termes à la mode comme espoir, modération et prudence, en prévoyant justement que le Département d'État les goberait tous ronds.

En dépit de toutes ces années d'obstruction des travaux des inspecteurs de l'Agence pour l'énergie atomique, et de mensonges sur l'existence d'usines nucléaires, il a assuré à ses auditeurs que "le programme nucléaire de l'Iran...poursuit exclusivement des objectifs pacifiques." La preuve? "Les armes nucléaires ...sont contraires à nos convictions éthiques et religieuses." Des convictions "éthiques" comme le soutien au terrorisme, la formation des artistes en armes chimiques, et la mise en cause de la réalité de la Shoah.

Quand ce spectacle grotesque a pris fin, Rouhani avait réussi à fournir à l'administration Obama et à l'Union européenne assez de garanties pour obtenir un délai supplémentaire catastrophique. Face à un président américain toujours plus hostile, Israël va devoir décider à présent d'y aller tout seul.

Anne Bayefsky est directrice de l'Institut Touro sur les Droits de l'homme et la Shoah.

Titre original : At UN Rowhani gives Obama cover to delay, delay, delay on Iran's nukes
par Anne Bayefsky, Fox News, le 25 septembre 2013

Traduction : Jean-Pierre Bensimon

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