François Hollande a reconduit à l’identique la politique de confrontation d’Israël de ses prédécesseurs. Mais dans une conjoncture menaçante comme jamais, si cette politique est encore plus injustifiable qu’auparavant vis-à-vis d’Israël, elle fait aussi courir des risques sérieux à l’unité nationale.
Avec Hollande, la France a voté pour l'État palestinien observateur à l'ONU; elle vient de donner en 30 mn son suffrage à six résolutions anti-israéliennes biaisées de l'UNESCO. Elle a été l'un des fers de lance des "lignes directrices" européennes qui menacent l'État juif d'un boycott financier, technologique, universitaire et culturel, et qui envisagent même de l'étendre au monde entier. Elle participe au financement d'une pléiade d'ONG qui font un travail de sape de l'intérieur d'Israël et salissent son l'image au plan international. Une diplomate participe en zone C, sous administration israélienne, à un commando qui vient en découdre avec l'armée. Elle exprime sa haine par un coup de poing au visage d'un soldat, qui va rester célèbre.
La France de François Hollande offre un soutien quasi total à Mahmoud Abbas, politique, diplomatique et financier. Elle reste indifférente à ses appels à célébrer les terroristes les plus sanguinaires, à l’incitation à la haine contre Israël et les Juifs qu’il tolère, et à son projet d'un État judenrein.
Il faut renouveler notre vision du Proche-Orient. Observons l'action de Poutine. Pourquoi soutient-il si obstinément le régime Assad? Les observateurs perspicaces l'ont compris, ses motifs sont avant tout intérieurs. Au défi d'une démographie musulmane galopante, Poutine veut prévenir la contamination de son pays par les métastases jihadistes venant du sud. Il veut la défaite du jihad et de l'idéologie qui le sous-tend, quelque soit l’endroit où il se trouve, pour épargner la contagion et une guerre civile à son pays.
La France devrait bien réfléchir. Elle joue aujourd'hui à fond la carte de l'intégrisme (saoudien, égyptien, qatari), et par ricochet la carte palestinienne et le "bashing" infernal d'Israël, dans le but d’élargir son influence dans le monde arabe.
Ce que doit prendre en compte l'Élysée, c’est qu'il y a une contrepartie au soutien à l'intégrisme arabe contemporain. Il investit le pays favorable en offrant une image avenante. Il fait glisser progressivement la minorité arabo-musulmane autochtone vers un radicalisme religieux qui la dresse inéluctablement contre la République, son ordre et ses valeurs.
Il faut craindre très fort que par un effet boomerang, la quête éperdue des faveurs d'un monde arabe dévoré par un fanatisme religieux sectaire et guerrier, ne se transforme en une montée des antagonismes ethniques en France, dont l'essor du Front National est l’une des manifestations.
Éditorial J-P B
Pour un autre regard sur le Proche-Orient n° 12 Octobre 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire