jeudi 7 novembre 2013

Les implantations ne sont pas le problème

Les États-Unis, l’ONU et l’Autorité palestinienne –entre autres- fustigent la décision de cette semaine du gouvernement qui se propose de planifier la construction de 1500 unités d’habitation au-delà des lignes d’armistice de 1949.


« Nous ne considérons pas que la poursuite des activités d’implantation ou les constructions à Jérusalem constituent un environnement favorable à la négociation » a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a estimé de son coté que cette initiative était «contraire au droit international » et un « obstacle à la paix ».

Nabil Abu Rudaineh, le porte-parole du président Mahmoud Abbas a dit que cette annonce « détruisait le processus de paix et envoyait à la communauté internationale un message prouvant qu’Israël ne respecte pas le droit international. »

La déclaration du gouvernement qu’il s’apprêtait à lancer des constructions coïncidait avec la libération d’un second groupe de 26 terroristes impliqués pour la plupart dans des assassinats de citoyens israéliens, arrêtés avant la signature des accords d’Oslo.

Nous considérons que l’utilisation les constructions au-delà de la ligne verte comme contrepartie de la libération de prisonniers est problématique. Les constructions à l’est de Jérusalem  et dans les blocs d’implantation ne devraient jamais être assimilées à une sorte de représailles à l’encontre des Palestiniens, ni à un «  règlement de comptes ». Tout au contraire, elles doivent être la conséquence naturelle de la croissance de la population. En même temps, nous pouvons comprendre l’opportunité politique de cette insistance sur les constructions pour atténuer les critiques - émanant en particulier de la droite – contre la décision impopulaire de libérer des terroristes assassins.

Néanmoins, bien que les Etats-Unis, l’ONU, et les Palestiniens affirment le contraire, les constructions israéliennes ne sont pas un obstacle à la paix.

La plupart des projets annoncés sont localisés dans des secteurs comme Maalé Adoumim, Berat Illit et Jérusalem Est

Dans toute solution à deux États susceptible de recevoir un vaste soutien de la part des Israéliens, ces endroits resteront partie intégrante de l’état juif.

Pour les administrations américaines, au moins depuis l’ère Clinton, il est presque acquis qu’Israël doive se retirer sur les lignes d’armistice de 1949 et qu’il abandonne Jérusalem Est, la Judée et la Samarie,  les berceaux de l’Histoire juive devenant judenrein.

Dans tous les cas, les paramètres Clinton de l’an 2000, la lettre du président Georges W. Bush de 2004 au premier ministre Sharon, et les négociations de 2008 du premier ministre Olmert, il était prévu qu’une solution à deux États conserverait à Israël les principaux blocs d’implantation.

Au début du mois, La Paix Maintenant a publié un rapport intitulé « La solution à deux État est toujours d’actualité, 20 ans après Oslo » qui soulignait que la population juive de Judée et de Samarie était concentrée dans des implantations attribuées à Israël aux termes de l’Initiative de Genève.

La population juive vivant en Judée et en Samarie a de fait triplé depuis 1993 – juste avant la signature des accords d’Oslo – passant de 110.000 à 341.000 personnes. Mais 64% de l’accroissement de cette population s’est produit sur place, dans des localités et des villes comme Modi’in Illit, Betar Illit et Maalé Adoumim.

L’idée que les implantations juives sont un « obstacle à la paix » est fondée sur une prémisse répugnante, reprise à son compte par la communauté internationale : toute présence juive dans ces territoires constitue un affront pour les Palestiniens, tandis que ceux-ci peuvent considérer à bon droit qu’Israël doit absorber non seulement 1,6 million d’Arabes ayant la citoyenneté israélienne, mais aussi un nombre indéterminé de « réfugiés » palestiniens.

On n’en n’est pas surpris si on prend en compte le fait que les pays musulmans persécutent régulièrement leurs minorités ethniques et religieuses sans s’exposer à des condamnations internationales sérieuses. Pourquoi un État palestinien devrait-il être différent ? Le véritable obstacle à la paix demeure le rejet de l’idée même d’un État juif unique. Plusieurs décennies avant que la Judée et la Samarie ne passent sous contrôle israélien et que les premières « implantations » soient construites, les Palestiniens se sont opposés à l’existence même d’une « entité sioniste ». Jusqu’à ce jour, les Palestiniens affichent l’espoir que les « réfugiés » palestiniens seront autorisés à s’implanter en Israël, ils nient le lien entre le peuple juif et la terre d’Israël, et ils refusent de voir les Juifs comme un peuple distinct qui a droit à son propre État.

Il y aura la paix le jour où le peuple palestinien reconnaîtra les droits du peuple juif à l’auto-détermination dans sa patrie historique. En condamnant les implantations on passe à la trappe ce point essentiel.

Titre original : Settlements aren’t the problem
Éditorial de Jerusalem Post : 31 octobre 2013
Traduction: Jean-Pierre Bensimon

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