Ariel Sharon s'est éteint samedi juste avant ses 86 ans, après huit ans de coma. Seul le temps permettra d'évaluer pleinement le rôle de la très grande personnalité qu'il a été dans le destin d'Israël.
Mais ce qui est sûr d'ores et déjà, c'est que ses successeurs et le peuple d'Israël devront étudier l'exemple qu'aura été sa vie, et trouver des motifs d'espoir dans le souffle patriotique juif et les options qui l'ont animé.
Né en Israël d'une famille originaire d'Europe de l'Est, vivant dans un Moshav, la vie d'Ariel Sharon s'est identifiée à la construction et à la consolidation du pouvoir juif, en premier lieu à l'impératif de survie face aux menées militaires et terroristes de ses adversaires. Il a débuté sa vie de citoyen dans la protection des villages et des fermes contre les harcèlements quotidiens de certains clans et phalanges arabes. Il l'a poursuivie comme citoyen-soldat de toutes les guerres d'Israël (conventionnelles et terroristes, ouvertes ou larvées) qui n'ont jamais cessé depuis les années 30.
Il n'a jamais cru que la violence pouvait être une solution, mais il a dû employer pendant des décennies tout l'arsenal de la contre-violence pour mettre en échec la férocité et à la ténacité des liquidateurs de la présence juive. Ses talents de chef militaire d'exception se sont exprimés au niveau du haut commandement opérationnel, au cours de la guerre de Suez, puis des Six-jours et enfin lors de la guerre du Kippour, où il a rendu aux siens l'initiative grâce à une série de manœuvres géniales, qui ont sauvé la mise d'Israël et défait l'armée égyptienne.
L'âge venant, il a poursuivi son combat en politique, occupant différents postes ministériels, et en 2001 celui de premier ministre où il sut affronter et redresser une situation sans précédent de guerre terroriste généralisée sur tout le territoire national.
Ariel Sharon a été hanté toute sa vie par la nécessité suprême de protéger la population et le pouvoir juif en Israël, et il avait une vision : " sans la force appropriée, nous n’avons pas une chance de survivre dans cette région qui ne montre aucune pitié envers les faibles .." Il réaffirmait, malgré les succès d'Israël qui pouvaient donner au pays une image de force et même d'invulnérabilité : "la guerre d'indépendance d'Israël n'est pas terminée […] Toute ma vie s'est passée dans ce conflit […] Combattre a été et restera la charge de ma génération (...) Telle sera la charge des générations à venir." En ce sens Ariel Sharon avait une vision de l'histoire, une conscience de la fragilité des réalisations, et de l'obstination des adversaires d'Israël. En ce sens il n'était pas un homme politique dans l'acception souvent étriquée de ce terme, mais une personnalité historique.
C'est ainsi qu'il n'a jamais voulu serrer la main d'Arafat, dont il avait percé le vœu inébranlable d'éradiquer toute forme de pouvoir juif.
On lui a reproché, y compris dans l'opinion israélienne, de n'avoir pas empêché les massacres de Sabra et Chatila, commis par des Chrétiens contre des Palestiniens. Dès leur arrivée de Jordanie après Septembre noir, les Palestiniens avaient entamé au Liban une litanie de boucheries de Chrétiens. À Tal el Zaatar, Beit Mellat, Deir-Ashash, Zarata (Tripoli), Tall Abbas-Akkar, Koubeyat, Tanyel, et le chef d'œuvre de bestialité de Damour. Leur ont répondu les tueries de Palestiniens par la main de Chrétiens à Karantina, Sabra et Chatila, Tal el Zaatar. Et on a voulu faire porter à un Juif le chapeau, vilipendé non pour avoir fait mais pour ne pas avoir empêché de faire.
On lui a reproché d'avoir provoqué la seconde Intifada en allant sur le Mont du Temple (Esplanade des Mosquées) en septembre 2000, réaffirmer son message d'attachement à Jérusalem comme capitale indivisible d'Israël. Ce n'était en fait que le prétexte saisi par Arafat qui avait préparé depuis longtemps son offensive terroriste comme de multiples sources l'ont définitivement attesté.
On lui a reproché la construction de la barrière de sécurité, conçue pour prévenir les infiltrations terroristes depuis les grandes villes palestiniennes de Judée et de Samarie. C'est un de ces procès bien singuliers faits à Israël et à ses gouvernants de vouloir se défendre et de vouloir survivre. La barrière a été un succès stratégique dans la mesure où elle a étouffé la quasi totalité des attentats, et même supprimé l'appétit d'en perpétrer.
On lui a reproché enfin le retrait de Gaza de 2005. Il est incontestable que cette décision a laissé le champ libre aux factions terroristes, et que l'état-major avait parfaitement prévu que Gaza deviendrait un sanctuaire et une plateforme de la guerre djihadiste, un nouveau front contre l'État juif. Sharon subissait les pressions intenses de l'administration Bush 2 (silencieuses à la différence de l'administration Obama, mais tout aussi unilatérales). C'est là que le géant a sans doute trébuché.
Moins d'une année plus tard deux attaques cérébrales privaient définitivement de lui son pays.
La haine sans limites exprimée par la rue palestinienne devant la dépouille du grand défunt pas encore enseveli, et les antiennes hypocrites et mensongères entonnées par une bonne partie des média occidentaux, montrent que le grand homme avait raison, et ses successeur doivent s'imprégner de sa mise en garde: "... la guerre d'indépendance d'Israël n'est pas terminée...'.
Jean-Pierre Bensimon
Pour un autre regard sur le Proche-Orient n° 13 - Janvier 2014
Ariel Sharon !
RépondreSupprimertu resteras pour nous l`example d`1 hero d`Israel de notre histoire,
1hero digne des plus grands de l`histoire des enfants d`Israel
merci todah au lion d`Israel.