Conférence de M. Barnéa Hassid, consul général d'Israël à Marseille, le 22 février 2014
En près de deux heures, déployant un talent pédagogique exceptionnel, devant une assistance nombreuse et attentive (150 personnes), M. Barnéa Hassid a tracé un panorama des grandes questions qui domineront l'actualité israélienne cette année.
Il a particulièrement insisté sur trois point:
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Un "panoramique" de la salle |
1) Le danger de l'armement nucléaire iranien:
L'orateur a souligné qu'Israël ne pouvait se contenter du gel du programme très avancé de l'Iran, mais qu'il demandait instamment aux négociateurs de la communauté internationale de ne pas tolérer que l'Iran conserve la capacité de fabriquer une bombe, ce qui serait l'affaire de quelques semaines au moment où une l'attention du monde serait détournée par une crise internationale quelconque.
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M. Barnéa Hassid |
Le danger vient de l'idéologie du groupe dirigeant iranien, qui continue d'utiliser le terrorisme dans la panoplie de son action intrusive dans la région. De plus, l'Iran met au point des missiles balistiques intercontinentaux qui peuvent atteindre Israël mais qui se rapprochent aussi de l'Europe et pourquoi pas des États-Unis.
Le système des sanctions internationales a été efficace dans la mesure où l'Iran est venu à la table des négociations, mais la vigilance doit être absolument maintenue. Surtout il ne faut pas alléger les sanctions, et il faut pas céder à ses soi-disant dirigeants "modérés".
2) Les négociations israélo-palestiniennes en cours:
Israël veut la paix et il sait parfaitement tout le parti qu'il peut tirer de relations positives et constructives avec tous ses voisins. Et il est prêt pour cela a faire des efforts considérables, bien qu'il soit un peu dubitatif sur l'issue positive des négociations actuelles.
En même temps, il y a des gens qui pensent que si ce conflit était résolu, tous les autres problèmes du Moyen-orient se résoudraient automatiquement, qu'il n'y aurait plus d'Al Qaïda, plus de Frères musulmans, plus de famille Assad, etc. Ils disent aussi que c'est aujourd'hui la dernière occasion, à saisir très vite. Visiblement c'est une forme de pression pour amener Israël à faire ce qu'ils veulent mais qu'Israël ne veut pas nécessairement.
Israël tient absolument à préserver ce qui fait le sens de cet État depuis sa naissance: une majorité juive (pas l'état binational) dans un État juif, un État qui puisse exister en sécurité, sans être la cible d'attaques perpétuelles.
C'est pour cela que les concessions sécuritaires demandées à Israël ne seront pas acceptées.
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Une assistance attentive |
Israël a deux exigences:
- la démilitarisation de l'État palestinien, non pas une déclaration en ce sens, un simple écrit ou de simples paroles, mais un contrôle effectif de tout armement dans le territoire cédé aux Palestiniens: sinon ce serait un suicide, les institutions israéliennes, la Knesset, le gouvernement, la Cour suprême étant à quelques centaines de mètres, à portée d'armes de plus en plus sophistiquées
- la reconnaissance de l'État juif d'Israël, comme État légitime d'un peuple vivant légitimement sur cette terre. C'est le seul moyen d'en finir avec a culture de la haine, de l'incitation qui est la garantie d'une paix impossible à atteindre.
Israël exige aussi la fin de toute revendication ultérieure à l'accord de paix. De même pour le "retour des réfugiés" palestiniens ne peut pas être envisagé en Israël, une question que les États arabes ont rendue très difficile à résoudre.
Le refus permanent auquel s'est heurté Israël à chacune de ses nombreuses propositions d'accord de paix fait parfois douter du véritable désir d'un État palestinien indépendant. Peut-être les chefs palestiniens sont-ils satisfaits de la situation actuelle qui leur apporte l'attention du monde et des aides financières.
3) La vie dans l'État d'Israël.
L'économie va bien: elle n'a presque pas senti passer la grande crise économique des pays occidentaux.
Le croissance économique est confortable, de l'ordre de 4%.
Ce qui est à noter, alors qu'on parle beaucoup de boycott, c'est que le hight tech n'est pas boycottable. Un nouveau médicament, une nouvelle application, un nouveau procédé, cela ne se boycotte pas.
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Une atmosphère détendue |
On voit depuis longtemps mais aujourd'hui plus que jamais de très grandes firmes installer en Israël des Centres de recherche, même dans des domaines où Israël ne produit pas. C'est par exemple General Motors qui installe un tel centre, bien qu'Israël ne produise pas de voitures.
Les plus grandes firmes veulent bénéficier de l'inventivité et de la créativité des jeunes israéliens, un immense atout du pays. D'ailleurs il ne faudrait plus parler de "Start-up Nation" mais de "Innovation-Nation".
L'état d'Israël encourage systématiquement cette créativité en acceptant de financer des projets innovants de tous jeunes entrepreneurs, quitte à ce que certains d'entre eux échouent. Leurs promoteurs auront appris ce qu'il ne faut pas faire et ils réussiront la prochaine fois.
4,5 % du budget de l'état est ainsi consacré à la recherche et à l'innovation, toutes les institutions de recherche ayant obligatoirement des projets de recherche appliquée.
Bien sur Israël doit régler de nombreux problèmes: l'attitude des Haredi, des difficultés avec certains Arabes israéliens, les inégalités, etc.
Applaudissements puis questions de la salle.
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