mardi 8 avril 2014

Il faut réévaluer les présupposés de base du processus diplomatique

La rupture vraisemblable des négociations israélo-palestiniennes tenues sous l'égide des Américains est une bonne occasion de réévaluer les présupposés de base du processus diplomatique.

Cette évaluation conduit inévitablement à la conclusion d'un accord final visant à mettre un terme au conflit n'est pas facile à obtenir. Les Palestiniens ont pris depuis longtemps la décision de rejeter la solution à deux États qu'envisagent les Israéliens et la plupart des responsables politiques américains.

L'État palestinien que les Israéliens seraient prêts à soutenir en Judée, en Samarie et à Gaza, ne devra avoir aucune possibilité de menacer la sécurité d'Israël, ce qui signifie qu'il devra être véritablement démilitarisé, qu'il ne pourra pas former des alliances étrangères hostiles, qu'il démantèlera l'armée du Hamas et qu'il prendra le contrôle de ses armements. Il lui faudra aussi accepter une surveillance israélienne sur toutes ses frontières, une présence israélienne dans la vallée du Jourdain pour empêcher l'émergence d'un nouveau bastion islamique radical à la frontière orientale de Jérusalem. (Israël est déjà assez occupé avec Sinaï-stan, le Hamastan, et le Syrie-stan.)

L'État palestinien que les Israéliens seraient prêts à soutenir en Judée, en Samarie et à Gaza devra aussi se comporter comme un voisin raisonnable à la recherche de compromis, ce qui signifie qu'il ne voudra pas s'approprier les grands blocs d'implantations israéliens, contrôler et détruire Jérusalem, et qu'il devra mettre en commun son espace aérien, ses ressources naturelles et ses sites historiques et religieux avec Israël.

L'État palestinien que les Israéliens envisagent le cas échéant, en Judée, en Samarie, et à Gaza, devra accepter la fin définitive du conflit et renoncer à toute demande supplémentaire à Israël, ce qui signifie qu'il devra renoncer au droit au retour, qu'il devra inculquer la réconciliation et non l'antisémitisme sur ses ondes et dans ses écoles, et qu'il devra reconnaître Israël comme État-nation du peuple juif.


Les mouvements palestiniens s'étaient fixé en décembre l'échéance du 31 janvier pour former le gouvernement.

Mais les Palestiniens rejettent cette vision. Ils considèrent la perspective israélienne d'une solution à deux États comme «une prison souveraine.» Ils ne sont tout simplement pas intéressés par une solution de ce genre. Ils n'ont pas envie d'un « mini État » sur les frontières de 1967 (au moins). Ils ne ressentent aucune urgence pour l'obtenir. J'attends toujours de rencontrer ou d'entendre un dirigeant palestinien qui soit prêt à s'installer aux cotés d'Israël sur ces lignes, même si Israël remet 100 % de la Rive ouest.

Comme l'a dit le professeur Ahmad Khalidi, un important conseiller : « le concept d'État palestinien n'est rien d'autre qu'une construction punitive imaginée par nos pires ennemis, les États-Unis Israël, pour restreindre les aspirations palestiniennes et leurs ambitions territoriales.»

Ou comme le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, l'a fait savoir clairement au président américain Barack Obama le mois dernier, le mouvement de libération palestinien ne reconnaîtra jamais Israël comme un État juif et il n'acceptera pas non plus d'abandonner le soi-disant «droit» au retour des réfugiés. Il veut un État, mais sans mettre un terme au conflit. Il veut un État en fait, pour poursuivre le conflit.

En réalité, il n'y a pas aujourd'hui une opinion palestinienne intérieure susceptible de pousser Abbas au compromis, à passer un accord de fin de conflit avec Israël. Les Palestiniens imaginent qu'ils peuvent plutôt exercer des pressions sur Israël par le canal des institutions internationales leur permettant d'enfoncer les lignes rouges d'Israël.

Comme la réalité se présente de cette façon, et comme les tremblements de terre arabe déstabilisent les frontières d'Israël, il est fou de se lancer dans une percée « historique » inatteignable dans le champ de la diplomatie israélo-palestinienne.

Ce qu'ils faut au contraire, ce sont des Israéliens forts, et des contre-mesures internationales, pour ramener à la raison une direction palestinienne hallucinée. Israël doit agir pour enfoncer une dose de réalisme dans l'approche des Palestiniens.

Il est temps de modérer les attentes des Palestiniens et de réduire leur vues maximalistes.
Avant qu'une démarche de paix réaliste puisse émerger il faut détromper les dirigeants palestiniens qui s'accrochent à l'idée qu'ils peuvent causer du tort à Israël et contraindre sa volonté en faisant appel aux tribunaux et prétoires internationaux.

Le temps jour en faveur d'Israël. Comme il est la partie la plus forte, ils doit montrer un peu sa robustesse et manifester de la persévérance dans cette bataille des volontés.

Titre original : Re-evaluate basic assumptions
par David M. Weinberg, Israel Hayom, 8 avril 2014
Traduction: Jean-Pierre Bensimon

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