Ces temps-ci, les Arabes et les Israéliens disent la même chose [aux Américains]: «Qu'est-ce qui est important pour notre peuple ? Vous êtes en train de partir et vous vous demandez si vos intérêts ici, seront bien protégés ? »
Ce qui a changé avec cette administration, c'est que les peuples qui combattent pour la démocratie en Turquie, en Russie ou en Chine n'ont pas l'impression de bénéficier de la part de Washington, d'un soutien moral et politique comparable à celui dont ils jouissaient depuis des années.
La politique étrangère est-elle réversible ? Ma réponse est oui pour un certain nombre de raisons.
********************
Le New York Times a publié récemment un article remarquable à partir une interview de Susan Rice, la Conseillère nationale à la sécurité. Elle y décrivait ce que le Times a appelé « une politique américaine nouvelle, modeste, au Moyen-Orient. »
- Négociations avec l'Iran sur le programme nucléaire.
- Négociations avec la Syrie sur le programme d'armes chimiques et sur la guerre qui se déroule dans ce pays.
- Négociations entre Israéliens et Palestiniens pour la paix au Moyen-Orient.
Ce qui est frappant, c'est qu'elle se présente comme la politique étrangère de la Belgique : négociations, négociations, négociations.
Apparemment, la politique étrangère des États-Unis est actuellement centrée sur l'ONU, Bruxelles et Genève, où nous négocions avec les Russes sur la Syrie, et sur l'Iran avec les représentants de ce pays.
Qu'est-ce qu'il manque dans cette formulation ? En un mot : le pouvoir.
Le président semble considérer le pouvoir et l'usage du pouvoir, pratiquement de la même façon qu'il considère par exemple le sexisme. Comme s'il s'agissait d'un problème que nous avions dans le passé, dans les temps où nous avions à traiter ce phénomène. Mais nous en sommes venus à bout. Ce serait un grand acquis des États-Unis : nous aurions dépassé ce concept démodé qu'est l'utilisation de sa puissance.
Il fut un temps, nous aurions dit que ce qui est au centre de la politique américaine au Moyen-Orient ce n'est pas aujourd'hui Genève, ou Bruxelles, où l'ONU, c'est la cinquième flotte dans le Golfe et la sixième flotte en Méditerranée. Il fut un temps, au Moyen-Orient, où les règles du jeu auraient été imposées par les États-Unis.
Ces temps-ci, quand je parle avec des Arabes ou des Israéliens, j'observe qu'ils disent les uns et les autres la même chose : «Qu'est-ce qui est important pour notre peuple ? Vous ne comprenez pas que nous comptons sur vous depuis la seconde guerre mondiale ; pour l'essentiel, vous avez assuré la paix chez nous, vous avez été comme diraient les Britanniques,' le pays le plus important' au Moyen-Orient depuis la seconde guerre mondiale, ou au moins depuis l'évacuation d'Aden par les Britanniques. Vous êtes en train de partir et vous vous demandez si vos intérêts ici, seront bien protégés ? »
Qui a dit cela ? Nous pouvons égrener une longue liste de peuples. Est-ce qu'il s'agit du roi de Jordanie, est-ce qu'il s'agit du prince Saoud d'Arabie Saoudite ? Est-ce que c'est Benjamin Netanyahou ? Est-ce que ce sont les Émirats, est-ce que ce sont les Chrétiens du Liban, est-ce ce sont les Marocains ?
La réponse : ce sont tous ceux qui ont été cités, parce qu'en privé ils disent la même chose. C'est la seule véritable réussite du président Obama au Moyen-Orient : il a rapproché les Israéliens et les Arabes du Golfe.
Dans le monde, dans le système politique international, et c'est certainement le cas au Moyen-Orient, nous sommes face à une situation hobbesienne d'une «guerre de tous contre tous» à une exception près, les États-Unis. On a l'habitude de voir les États-Unis empêcher que surviennent des situations où tout le monde prend des coups, l'Occident y compris.
Par exemple, quand Saddam Hussein a envahi le Koweït ; ce sont les États-Unis qui ont dit, "non, certains pays ne doivent pas avaler les autres. Donc nous allons nous opposer à cette initiative en envoyant 500.000 hommes de troupe", et nous avons imposé cette règle. Entre parenthèses, c'est une opération victorieuse que nous ne pourrons plus accomplir à l'avenir vu la politique de réduction de la taille de notre armée.
Quand les Iraniens ont entrepris leur programme d'armement nucléaire, ce sont les États-Unis qui ont dit (trois présidents l'ont dit) "vous n'êtes pas autorisés à faire ça." Il y avait au moins quelqu'un pour dire, "non, nous ne serons pas dans une 'guerre de tous contre tous' de Hobbes, il y a ici certaines règles que tout le monde devra suivre, et nous, les États-Unis, nous les imposerons."
Cela a commencé il y a longtemps, évidemment après la seconde guerre mondiale, au moment où les États-Unis ont posé ces règles face à l'Union soviétique. A l'évidence ce n'est pas de cette façon que l'administration américaine actuelle perçoit le Moyen-Orient, et le rôle qu'elle doit y jouer.
Concernant cette administration, faut-il attribuer son approche à l'incompétence ou à l'idéologie ? Revenons au premier discours important du président sur ce sujet : rappelons-nous qu'il était allé à Berlin en tant que candidat en 2007, et que pratiquement tous les Allemands du pays semblaient s'être déplacés pour applaudir ce discours. Ils ne seraient pas aussi enflammés aujourd'hui, mais c'est une autre question.
Le président a dit dans ce discours, parlant de l'Irak, "nous avons vu les conséquences d'une politique étrangère fondée sur une idéologie désastreuse. Si l'opinion s'est retournée contre la guerre, elle ne s'est pas débarrassée des schémas qui au premier chef nous ont précipités dans la guerre."
Il ne suffit pas de sortir d'Irak ou d'Afghanistan, nous devons aussi rompre avec nos modes de pensée habituels. Quels sont les schémas avec lesquels il faut rompre ? Voila un homme [Obama] qui a appris la politique étrangère avec Rachid Khalidi, William Ayers, et Jérémiah Wright.(*) Ces schémas de pensée, tels que l'administration les perçoit, ce sont « le militarisme,» «l'agression,» «la logique de la guerre froide» et une soi-disant tentative de dominer le monde, «l'impérialisme», en gros ce que de nombreuses personnes préfèrent appeler le patriotisme.
En 2008, le président a fait l'une de ses plus incroyables déclarations, des propos que sans doute aucun président n'avait jamais osé tenir publiquement. «Cette nuit, je ne vous parle pas en tant que candidat à la présidence... [c'était le discours de Berlin de 2008] ... mais comme un citoyen fier des États-Unis et un citoyen du monde.» Plus loin dans le discours il affirmait, «nous sommes tous des citoyens de Berlin.»
Ce n'est pas ce que le président Kennedy avait dit à l'époque. Le 26 juin 1963, Kennedy certifiait, «aujourd'hui, dans le monde libre, ce que l'on dit avec le plus de fierté, c'est, 'Ich bin ein Berliner.'» Il n'a pas dit, «je suis un Berlinois.» Le président Barak Obama s'est emballé: il a dit que nous sommes tous des Berlinois.
Matt Continetti, de Washington Free Beacon, a écrit «si nous sommes tous des citoyens, le concept de citoyenneté ne signifie plus rien. Le concept de citoyenneté qui implique l'enracinement, la partialité, la particularité, n'aurait plus de sens. Si nous sommes des citoyens de partout, nous sommes en même temps des citoyens de nulle part.»
Vous entendez cela dans la bouche du président, répété indéfiniment. "Citoyen du monde ". "nouveau sujet de débat. " Il a utilisé cette séquence dans 10 discours différents au moins, recyclant son premier discours sur l'état de l'Union.
Dans l'analyse de l'administration de la situation du monde, il semble que nous devons résoudre un grand problème, et que ce problème, ce sont les États-Unis. Ce pays doit rompre avec ses schémas de pensée et les liquider. Certains d'entre vous penseront plutôt que nous avons un grand problème avec l'extrémisme islamique. Ce n'est pas la vision du président. Le président a fait la déclaration suivante, véritablement remarquable, dans son discours du Caire : «je considère qu'il est de ma responsabilité de président des États-Unis de combattre les stéréotypes négatifs sur l'islam où qu'ils apparaissent.»
Réfléchissons à cela. C'est tout à fait stupéfiant. Je peux dire ce que la plupart d'entre nous aurait dit si un président avait fait ce commentaire à propos du judaïsme, du christianisme. «C'est extrêmement bizarre. Ce n'est vraiment pas son travail.»
Choisir l'islam seul comme la première religion, assumer la responsabilité de corriger les critiques qui lui sont adressées, c'est vraiment incroyable.
Regardez la politique de l'administration : quel est son but en ce moment ? Qu'est-ce qu'elle essaye de réaliser ? Ce n'est certainement pas une politique des droits de l'homme, le président semble remarquablement indifférent aux droits de l'homme, partout.
Commençons par le mois de juin 2910, en Iran : indifférence complète au soulèvement qui aurait peut-être pu renverser les ayatollahs. Peut-être qu'il n'était pas en mesure de réussir, mais nous ne le saurons jamais. Ou la Chine : la secrétaire d'État Hillary Clinton a fait son premier voyage dans ce pays. Quand on lui a demandé, «pourquoi n'avez-vous rien dit de plus sur les droits de l'homme ?» Elle a répondu, « vous savez ce que je vous dirai en réponse.» Autant pour les droits de l'homme en Chine que pour les droits de l'homme en Russie.
Je reviendrai sur les Soviétiques pendant une seconde parce que quand Georges Schultz négociait avec eux, il glissait dans toutes les réunions les noms de Orlov, Sahkarov, et Sharansky. Nous savons ce que Jackson Vanik a fait. (**) En se dressant contre la tyrannie, on a réussi à permettre aux peuples d'en finir avec Union soviétique.
Le secrétaire d'État Shultz avait l'habitude de dire que l'une de ses façons de procéder était très simple. Quand vous êtes en réunion avec les soviétiques, avait-il habitude de dire, vous commencez par aborder les droits de l'homme parce que si la réunion est prévue pour durer deux heures, le temps sera écoulé quand vous direz, «oh attendez une minute, il faut que j'ajoute encore quelque chose». Tout le monde aura déjà franchi la porte de sortie, et il sera évident que pour vous aussi, cette question n'est pas prioritaire. Donc je m'y prend autrement.
Une des choses qui ont changé avec cette administration, c'est que les gens qui combattent pour la démocratie en Turquie, en Russie ou en Chine, ne sentent pas qu'il bénéficie d'un soutien moral ou politique de la part de Washington pour la cause qu'ils servent depuis des années.
Ils [les membres de l'administration Obama] ne sont tout simplement pas intéressés. Sur les questions humanitaires, ils ne sont pas non plus intéressés. Quand le président a visité l'Afrique, il y a eu un bon nombre d'articles dans les journaux qui exposaient à quel point les Africains étaient déçus. Après tout, ils avaient été l'objet de beaucoup d'attentions de la part du président Bush. À présent il y avait un président afro-américain. Sûrement le volume des attentions allait doubler, tripler. Or bien sûr, elles ont en grande partie disparu.
La fonction clé pour les activités humanitaires en Afrique est l'animation du bureau africain de l'USAID. Le poste est resté vacant pendant plus d'un an et demi. Le président ne s'est pas beaucoup occupé d'assurer la pérennité de cette fonction.
Qu'est-ce qu'il veut réaliser alors ? Le renforcement de l'armée ? Clairement pas.
Revenons au jour où le président a pris ses fonctions et a déclaré qu'il voulait mettre en œuvre un grand plan de redressement. Rappelez-vous la formule «la pelle est prête» ? Nous voulons que des projets soient lancés à la pelle. De fait, il y avait des tas de projets à conduire dans l'armée : après des années de guerre en Irak et en Afghanistan, il y avait beaucoup de travail, pour remplacer par exemple des tanks, des remorques, et des pièces d'artillerie qui étaient hors d'usage.
Mais les fonds disponibles ne sont pas allés à ces projets militaires, et il semble qu'il [le président] ne voulait pas avoir affaire à eux. En Libye, la conduite de la guerre était entre la main des Britanniques et des Français. Les États-Unis avaient été impliqués dans le conflit, et après deux semaines ils s'était retirés. Au Mali, les Français conduisaient l'opération. Ils y sont allés seuls avec l'espoir que d'autres suivraient.
Ils ont demandé une chose aux États-Unis : une assistance pour l'approvisionnement en combustible. Ils n'étaient pas capables d'approvisionner en vol les avions qui venaient de leurs bases du Sénégal. La réaction des Américains a été de dire "nous pouvons le faire, mais à qui faut-il envoyer la facture?" Après un certain nombre de protestations, la politique a changé, mais c'est ce qu'elle était en substance, ou pire encore.
Prenons la Syrie, où le président a demandé à son secrétaire d'État de faire une déclaration que l'on peut qualifier de "discours de guerre."
Si vous faites un retour en arrière, et que vous regardez les discours que Kerry a prononcés durant cette semaine, ils étaient terribles, à vous déchirer le cœur, évoquant les enfants assassinés en Syrie avec des armes chimiques. Le grand jeu, pour préparer le peuple américain à une action militaire durant le week-end. Cela jusqu'au vendredi. Puis le président changea d'avis.
Il est frappant, à propos, de noter qu'il y avait dans l'équipe, le vice-président Biden, le secrétaire Hagel, le secrétaire Kerry, qui avaient siégé au total 80 années au Sénat. Quand le président Obama a décidé de renvoyer la question de la Syrie à un vote du Sénat et de la Chambre des représentants, il ne consulta aucun des trois, ni Biden, ni Hagel, ni Kerry.
Je ne suis pas en train de dire qu'il aurait dû les consulter parce que ce sont des puits de science. Ce n'est pas moi qui les ai nommés à ces postes. C'est lui qui a nommé Hagel et Kerry. C'est lui qui a choisi Biden. Quand il prend sa décision [d'un renvoi du problème au Sénat] sans même les consulter, et en fait sans consulter quiconque en dehors de son état-major de la Maison-Blanche, il témoigne de l'immense mépris dans lequel il les tient, tous trois.
On m'a dit que le sénateur de New York, Chuck Schumer, le chef de file au Sénat, n'avait reçu la notification du changement de cap qu'une heure avant son annonce à la TV, le texte de sa note étant très semblable à celui diffusé sur CNN.
Quel était son objectif dans cette circonstance ? L'objectif semble avoir été de limiter le pouvoir américain. C'est ce que j'appelle une politique idéologique. Elle découle en fait de la vision du président. Il considère que le pouvoir américain est un danger pour le monde. Son travail de président consiste alors à le restreindre, le restreindre et le diminuer. Les États-Unis et le reste du monde sont censés trouver un bénéfice significatif dans cette diminution.
C'est le point de vue de William Ayers, de Rachid Khalidi, vous pourrez dire aussi que c'est le point de vue de Jimmy Carter. Pour être équitable avec le président Jimmy Carter, [il faut dire qu'il a] le premier admis son erreur après l'invasion de l'Afghanistan par les soviétiques. Rappelons-nous de sa déclaration dans laquelle il disait qu'il en avait appris davantage sur l'Union soviétique dans la semaine qui venait de s'écouler que tout au long de sa vie. Il n'avait pas compris [à qui il avait affaire], mais il l'a reconnu.
Pour dire vrai, il y avait eu un retournement de tendance en ce qui concerne la puissance militaire américaine. Dans la dernière année de l'administration Carter, on a assisté au début d'un réinvestissement dans la puissance militaire américaine. De fait, l'essor de l'armée américaine ne date pas de 1981, avec Reagan. Il faut l'admettre, il commence à une plus petite échelle en 1980.
L'acquisition d'un armement nucléaire par l'Iran, et une attaque israélienne pour prévenir cette acquisition, seraient des [maux] équivalents [aux yeux de cette administration]. Certainement, si l'Iran obtient un armement nucléaire, ce sera une très grand défi, et pas seulement pour tout ce qui touche à la sécurité, mais parce que le président a fait au moins 20 discours où il disait: "J'empêcherai...' Il n'a pas toujours employé un ton passif. Il a dit "Nous, je, l'empêcherai..."
On aboutit à un non-sens. Ces déclarations ont un énorme impact sur les Etats-Unis, et je pense que les Américains haïssent l'Iran. Quand il y a des sondages qui demandent "Quel pays préférez-vous? Quel pays détestez-vous?" l'Iran est toujours en tête de ces derniers. Les peuples ont de la mémoire.
Vous ne verrez rien de semblable avec ce président, qui pense n'avoir jamais commis une erreur. De son point de vue, il n'en a pas fait puisque le but est de réduire le pouvoir de l'Amérique dans le monde, et la tentation pour elle d'utiliser ce pouvoir. De ce point de vue le président accomplit de grandes choses
.
Cette politique étrangère est-elle réversible?. Ma réponse est positive pour un certain nombre de raisons.
L'une d'entre elle: nous avons des amis et des alliés dans le monde qui sont angoissés car ils voudraient faire alliance avec nous. Il ne faudrait sans doute pas très longtemps pour restaurer une bonne part de l'influence de l'Amérique. Tous les pays qui se situent à la périphérie de la Chine, y compris les pays communistes, le Vietnam, le Laos, désirent se joindre à notre effort. Tous les pays du Moyen-Orient à l'exception, naturellement, de la Syrie et de l'Iran désirent se joindre à notre effort.
Je pense que dans la politique mondiale, comme à Wall Street, il y a quelque chose qui ressemble à l'anticipation. Les gens se représentent l'avenir; ce qui doit arriver dans le futur selon eux affecte leur comportement actuel. Le virage effectué par le président Ronald Reagan en politique étrangère en est un exemple: C'est ce qui a le plus impressionné les ennemis de l'Amérique et ses alliés, au début de son mandat. Les Russes ont compris tout comme nos alliés que, "Ooh, ça va être autre chose."
L'acte initial a été le licenciement des contrôleurs aériens. C'est à partir de ce moment, je pense, que pour de nombreux Américains, mais aussi pour beaucoup de gens dans le monde les choses sont devenues claires, "Il pense ce qu'il dit. Il dit qu'il veut faire quelque chose dont tout le monde dit qu'il ne le fera pas, et il le fait."
Cette décision est intervenue tôt. Elle n'avait pas de véritable effet sur les affaires du monde. Elle était d'ordre purement intérieur, mais elle a eu un impact. Si nous avons un nouveau président qui, dès le début, montre clairement que les errements actuels sont terminé , il n'aura pas besoin de faire cinq guerres pour prouver aux peuples que c'est bien le cas.
Les peuples commenceront à se faire au retour des Etats-Unis sur une position où la politique étrangère des Etats-Unis sera bien distincte de celle de la Belgique. Evoquer la Belgique n'est pas élégant envers les Belges. A l'occasion, il va y avoir un Belge dans le public qui va se lever et dire: "Pourquoi vous en prenez-vous à nous?"
Mais il y a plus à dire à propos de la Syrie. Il y a beaucoup plus à dire de la politique de l'administration envers Israël et les Palestiniens et de ces négociations. Pour lui [le président], Israël semble être un problème. Il ne le considère pas comme un grand allié, une grande ressource, et une force militaire. Ce n'est qu'un problème, peut être que l'on a là un exemple de victoire de l'idéologie sur ce qui se voit avec les yeux.
En ce moment, les relations d'Israël avec les pays arabes sont meilleures qu'elles n'ont jamais été. Les relations avec l'armée égyptienne sont sensationnelles. Les relations avec le Maroc sont incroyables. Les relations avec les Arabes sunnites du Golfe sont meilleures que jamais parce qu'ils ont un ennemi commun, l'Iran.
Penser qu'Israël est un problème est probablement moins vrai que jamais. L'importance d'Israël, par exemple, juste pour prendre un exemple, en tant que bouclier de protection du royaume hachémite de Jordanie, qui est important pour leur sécurité, mais qui est important aussi pour nos positions au Moyen-Orient, semble sous-estimée. Le rôle potentiel d'Israël à l'égard de l'Iran est considéré comme un danger, plutôt que comme un atout potentiel.
A la Maison Blanche, l'administration américaine déclare encore "Toutes les options sont sur la table, et ne sous-estimez pas le président."
La seule chose que je puisse répondre, c'est "je voyage beaucoup au Moyen-Orient, et je parle avec les Arabes comme avec les Israéliens. Je crois qu'il est juste de dire que du Maroc à l'Iran, il n'y pas une seule personne qui croit à ce discours." Il [Obama] ne pense pas avoir de vrais alliés à l'étranger. Si vous posiez cette question il y a un an, la Maison Blanche avait coutume de répondre, "Erdogan". Ils ne disent plus "Erdogan," plus jamais.
Il y a tant de problèmes insolubles, et nul n'a le sentiment que le Hamas soit prêt à évoluer sur l'un d'entre eux. Qu'est-ce que Kerry et ses amis ouvrent comme perspective qui suscite de l'optimisme dans cette région? Je pense que la seule variable dans sa vision soit "moi". Je suis John Kerry, "je peux le faire", ce qui est absurde.
Et il y a encore plus à dire sur l'Iran. Ce qui est clair, c'est que l'Iran monte en régime. Il passe de la première à la seconde génération de centrifugeuses, des machines beaucoup plus efficaces et productives. Il camoufle sous terre de plus en plus de matériel. Il explore la filière du plutonium comme celle de l'uranium. Et on peut présumer qu'il travaille sur une ogive nucléaire. Naturellement, ils peuvent avoir la bombe sans l'annoncer et ils peuvent l'annoncer sans la posséder.
Reagan entra en scène et avec "la paix assise sur la force"; en trois mots, il a tout clarifié et expliqué aux Américains quelle était en résumé la politique étrangère de leur pays.
(*) NdT Rachid Khalidi est une professeur de littérature comparée à Harvard, ami d'Edward Saïd et fer de lance de Palestinisme militant aux États-Unis; William Ayers, est un enseignant membre des Weathermen, une organisation d'extrême gauche qui organisa des campagnes d'attentats sur le sol américain dans les années 60 et 70 et Jérémiah Wright est un pasteur violemment raciste et antisémite. Ils ont été des familiers de Barack Obama pendant des décennies.
(**) NdT L'amendement Jackson–Vanik de 1974 stipulait que les autorités fédérales américaines devaient imposer des restrictions commerciales aux pays coupables d'entraver la liberté d'émigrer, et plus généralement de non-respect des droits de l'homme. A l'époque, l'Union soviétique taxait les Juifs qui désiraient émigrer.
Titre original : U.S.: The Great Problem That Needs to be Solved
par Elliott Abrams Gatestone Institute 9 avril 2014
Traduction : Jean-Pierre Bensimon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire