A la différence des hommes politiques et des médias
occidentaux rétrogrades, les dirigeants arabes n'ont jamais eu de doutes sur
l'idéologie du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Ils lui ont
donc refusé leur soutien financier, alors que les pays arabes producteurs de
pétrole fournissaient à l'Égypte une assistance de plusieurs milliards de
dollars. De même, dans les années 80, l'Arabie Saoudite a accordé aux rebelles
musulmans d'Afghanistan un milliards de dollars d'aide annuelle alors qu'elle ne
consentait à Yasser Arafat, le président de l'OLP, que cent petits millions
de dollars. Ils furent supprimés à la suite de la trahison du Koweït par le couple Arafat-Abbas en 1990. Ils avaient collaboré avec Saddam Hussein lors de l'invasion
de l'Emirat. De plus, les pays arabes ne voulurent pas soutenir l'OLP et
le Hamas au cours de leurs grandes confrontations avec Israël : lors de la
première et de la seconde Intifada, lors de la guerre du Liban et de la série
des guerres de Gaza.
L'attitude des Arabes envers Abbas découle de son comportement
en matière de subversion et de terrorisme entre Arabes. Par exemple, à la fin
des années 50, Abbas et Arafat, accusés de subversion et de terrorisme en tant
qu'activistes importants membres des frères
musulmans, se sont enfuis d'Égypte. En 1966, ils se sauvèrent de Syrie pour
aller en Jordanie après avoir assassiné un grand nombre d'officiers de
renseignement syriens. En 1970, ils furent expulsés de Jordanie vers le Liban,
à la suite d'une tentative de renversement du régime hachémite de Jordanie qui
provoqua une guerre civile brutale. En 1975, ils s'emparèrent d'une grande
partie du sud Liban, dans le but de renverser le régime de Beyrouth, ce qui
déclencha une invasion syrienne, une série de guerres civiles, et la
destruction du pays. En 1990, les cellules de renseignement palestiniennes du
Koweït et les troupes palestiniennes d'Irak facilitèrent l'invasion du Koweït
par Saddam, alors que ce pays était depuis 1960, le refuge préféré de 300.000 Palestiniens,
parents et alliés d'Arafat et de Abbas. En conséquence de cette immense
trahison, le Koweït expulsa plus de 200.000 Palestiniens. Aucun dirigeant arabe
ne protesta contre ces expulsions !
Au moment où l'Égypte écrase le Hamas et ses satellites,
Abbas, l'allié de Saddam, de la Corée du Nord, de l'Iran, de Cuba et du
Venezuela, lui fournit un coup de pouce vital.
Le 15 mars 2013, Abbas, le diplômé russophone des
enseignements du KGB et de l'université Patrice Lumumba de Moscou, l'ancien
responsable des liens de l'OLP avec les féroces régimes communistes, et (depuis
1993) le négociateur en chef de l'OLP avec le Hamas, a déclaré à la TV russe :
« pour moi, il n'y a pas de différence politique entre l'Autorité palestinienne
et le Hamas.» Les nombreuses tentatives de constituer un axe OLP-Hamas étaient
fondées sur l'existence d'objectifs stratégiques communs, sans renoncer à leurs
différences tactiques. Le but stratégique de Abbas, l'éradication de l'État
juif, et ses tactiques, les avancées graduelles au moyen de la diplomatie du
terrorisme, étaient énoncés dans la plate-forme du Fatah de 2009, dans le plan
par étapes de l'OLP de 1974, et la Charte de 1964. Ces deux organisations
terroristes étaient présidées par Abbas, qui, selon les accords d'Oslo, tire
ses pouvoirs de président de l'autorité
palestinienne, directement de l'OLP, qui est l'autorité palestinienne la plus
élevée ! Le Fatah a été créé en 1959 et l'OLP en 1964, avant qu'Israël ne
se réinstalle en Judée et Samarie, avant la création de la première
implantation juive dans ce territoire. Le but stratégique de Abbas s'appliquait
donc à l'Israël d'avant 1967 : la Galilée, le Néguev, Tel-Aviv et sa plaine côtière,
ainsi que Jérusalem. Abbas a déclaré à l'Assemblée générale de l'ONU que "l'occupation"
avait commencé en 1948, pas en 1967 !
Abbas a relancé la revendication du retour dans les « zones
occupées en 1948, » ce qui explique son insistance pour représenter et faire
libérer les terroristes arabes israéliens. En tant que musulman pieux, et
ancien militant de premier plan des Frères musulmans, Abbas redonne vie au
principe du Waqf, le soi-disant droit d'origine divine des musulmans de conserver la propriété de toute
terre ayant été un jour contrôlée par les musulmans, et à celui d'Huddaybya, qui
considère que les accords conclus avec les « Infidèles » sont tactiques et
provisoires, et qu'ils peuvent être violés pour réduire l'ennemi à la
soumission, et non pas pour coexister pacifiquement avec lui.
Pour réaliser ses buts stratégiques, Abbas parle avec
douceur, tout en imposant une éducation épouvantable dans les écoles, les
mosquées, et les médias, ce qui fait subir un lavage de cerveau à la société
palestinienne, formule la plus efficace pour produire en série des terroristes.
L'éducation est le reflet le plus authentique des valeurs, de l'idéologie, et
des buts stratégiques. D'où le succès de "Mein Kampf" et des "Protocoles
des Sages de Sion" dans la rue palestinienne. Le consensus palestinien
établi sous la férule de Abbas ne concerne pas la taille, mais l'existence, de
l'État juif.
Le rôle central joué par le terrorisme dans l'élaboration de
la conception du monde de Abbas est attesté par sa demande de libération des terroristes palestiniens qui ont délibérément et systématiquement tué, mutilé,
et harcelé des Israéliens, par les pensions mensuelles fournies aux familles
des terroristes, et leurs noms donnés à des rues, des jardins et des tournois de
football.
L'Allemagne et le Japon, terres de haine, ont été transformés
en pays pacifiques après la suppression de leur système d'éducation à la haine
et le déracinement de leurs régimes terroristes, pas à la suite de discussions
et de financements.
Le contribuable américain doit-il continuer à financer le
système d'éducation à la haine de Abbas, qui provoque la fuite des Chrétiens de
la zone de Bethléem, et qui est connu comme "M. 20 %" pour qualifier sa
corruption ?
Israël doit-il accepter Abbas à cause de la férocité du
terrorisme du Hamas ? Ce serait comme si la barbarie de Jacques
l'éventreur faisait de l'étrangleur
de Boston un membre ordinaire de la société !
Titre original :
Who are you, Mahmoud Abbas?
par Yoram Ettinger, Israel Hayom, 02 mai 2014
Pour un autre regard sur le Proche-Orient n° 14
Traduction : Jean-Pierre Bensimon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire