Déclaration adoptée à la 3ème réunion des ministres des affaires étrangères de l'Union européenne et de la Ligue des États arabes à Athènes, les 10 et 11 juin 2014. (extraits)
Point 7. En ce qui concerne l'accès du Moyen-Orient au statut de zone d'exclusion des armes nucléaires et des autres armes de destruction massive, les ministres ont souligné l'importance de l'application des dispositions de la résolution 1995 du Traité de non prolifération (* NPT) sur le Moyen-Orient et du Plan d'action de 2010, et ils ont exprimé l'espoir que la conférence reportée en 2012 concernant cette zone puisse se tenir à la fin de cette année, conformément au mandat et aux termes de référence du Plan d'action de 2010, sur la base d'arrangements librement consentis des États de la région, contribuant ainsi au succès d'une Conférence d'évaluation du NPT en 2015.
Point 24. Les ministres ont réaffirmé leur conviction partagée qu'une paix et juste et complète au Moyen-Orient est un objectif stratégique vital pour la stabilité, la paix internationale, et la sécurité. Ils ont réaffirmé l'importance stratégique de l'Initiative de paix arabe et rappelé entre autres les conclusions du Conseil de l'Union européenne de décembre 2009, décembre 2010, et mai et décembre 2012.
Les ministres ont approuvé les récentes conversations de paix tenues sous l'égide des États-Unis, et appelé à surmonter les obstacles à la poursuite des négociations entre les parties et à la résolution de toutes les questions relatives au statut final (l'eau, la sécurité, les frontières, les réfugiés, et Jérusalem) pour parvenir à une solution à deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, des principes de Madrid y compris la terre contre la paix , de la Feuille de route, et des accords précédemment passés entre les parties.
Les ministres ont réaffirmé leur position commune de ne pas reconnaître les changements dans les frontières de 1967 autres que ceux qui ont fait l'objet d'un accord entre les parties, y compris en ce qui concerne Jérusalem. Ils ont souligné leur position commune considérant les implantations israéliennes, la barrière de séparation construite en territoire palestinien occupé, les démolitions de maisons et les expulsions comme illégaux selon le droit international et constituant des obstacles à la paix qui mettent en péril la viabilité de la solution à deux États.
Les ministres ont accueilli positivement la formation d'un nouveau gouvernement palestinien de consensus conduit par le président Mahmoud Abbas en accord avec les principes du Quartet rappelés dans son discours du 4 mai 2011, et la restauration de l'unité entre la Rive Ouest du Jourdain et la Bande de Gaza en tant qu'un élément important pour parvenir à une solution à deux États. Ils appellent Israël à coopérer avec le nouveau gouvernement palestinien.
Les ministres expriment leur préoccupation sur la grave situation humanitaire de la Bande de Gaza largement imputable au blocus imposé par la Puissance occupante. Les ministres se réjouissent des efforts de l'Égypte qui ont joué un rôle crucial dans le succès de la réconciliation palestinienne. Les ministres ont condamné tous les actes de violence contre les civils et appelé à la pleine application de la résolution 1860 du Conseil de sécurité des Nations unies et au respect intégral du droit humanitaire international.
Les ministres ont réaffirmé leur préoccupation concernant les mesures unilatérales prises en violation du droit international et du droit international humanitaire, dont les activités d'implantation dans Jérusalem Est occupée, et en particulier concernant les Lieux saints placés sous l'Autorité religieuse hachémite, comme l'a confirmé l'accord entre Sa Majesté le roi Abdallah II et le président Mahmoud Abbas. Ils ont appelé à la cessation immédiate des agissements illégaux et à la réouverture immédiate des institutions palestiniennes à Jérusalem Est. Les ministres se félicitent du rôle joué par Sa Majesté le roi Mohammed VI, président du Conseil d'al Qods.
Les ministres ont aussi appelé au respect des règles du droit international et du droit humanitaire international, des droits de l'homme et de la Quatrième convention de Genève de 1949 en ce qui concerne tous les prisonniers et détenus palestiniens et arabes dans les prisons israéliennes. Ils appellent à la libération des prisonniers en vertu des accords existants, et à la fin de l'usage excessif de la détention administrative en contradiction avec le droit international.
Les ministres rappellent que la législation de l'Union européenne concernant les implantations doit être pleinement et effectivement appliquée ; les ministres arabes expriment leur satisfaction pour l'engagement de l'Union européenne que, conformément au droit international, tous les accords entre Israël et l'Union européenne devront mentionner sans équivoque et explicitement, qu'ils ne sont pas applicables dans les Territoires occupés par Israël en 1967, notamment les hauteurs du Golan, la Rive Ouest du Jourdain y compris Jérusalem-Est, et la Bande de Gaza ; et ils appellent l'Union européenne à prendre de nouvelles mesures concernant les implantations, conformément à leur législation et à leurs obligations internationales.
Les ministres sont d'accord sur la nécessité de poursuivre leur soutien politique et financier à l'édification d'un État palestinien. Les ministres arabes se réjouissent des conclusions de l'Union européenne de décembre 2013 dans lesquelles l'Union européenne réaffirme son engagement de contribuer à la pleine application des arrangements postérieurs au conflit pour assurer la pérennité de tout accord de paix. Les ministres expriment leur grave préoccupation concernant les crises financières récurrentes du gouvernement palestinien et ils appellent Israël à prendre des mesures positives pour permettre le développement économique des Territoires palestiniens occupés y compris Jérusalem Est, de la zone C et de la Bande de Gaza.
Les ministres accueillent positivement l'engagement de la Palestine pour la démocratie et des droits de l'homme qui ont été exprimés dans ses demandes d'accession à des traités et conventions internationales. Les ministres appellent la direction palestinienne à faire un usage constructif de son accession à ces traités.
Déclaration signée à Athènes le 11 juin 2014
Traduction : Jean-Pierre Bensimon
Pour un autre regard sur le Proche-Orient n° 14 Juillet 2014
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