Pas d’Etat pour une société qui glorifie le meurtre au nom de la religion
Ce n’est pas avec des assassinats que les Palestiniens paveront la voie d’un Etat autonome
Pour comprendre pourquoi la paix en Palestine n’interviendra pas avant des années, si ce n’est des décennies, il suffit de penser aux réjouissances organisées par les Palestiniens après le meurtre de cinq Israéliens dans une synagogue de Jérusalem, dont trois jouissaient d’une co-citoyenneté américaine. Deux Palestiniens, des cousins, munis d’un hachoir à viande et d'une arme à feu, avaient attaqué des fidèles juifs pendant les prières du matin, et leur réponse fut une explosion de joie dans les rues.
Le Front Populaire de Libération de la Palestine a revendiqué l’opération tandis que le Hamas se réjouissait de ces assassinats, « une réponse aux crimes incessants des Israéliens. » Le principal obstacle à la paix ne provient pas dans les implantations juives de la ville multiconfessionnelle de Jérusalem. La barrière est la culture de la haine contre les Juifs alimentée par les dirigeants palestiniens.
Le premier ministre palestinien, Mahmoud Abbas à condamné les assassinats, mais non sans appeler Israël à interrompre ce qu’il a qualifié « d’invasion » de la mosquée sacrée Al Aqsa de Jérusalem. M. Abbas avait précédemment prétendu que le Mont du Temple avait été souillé par les Juifs, en dépit des assurances du premier ministre Benjamin Netanyahou que le Dôme du Rocher et la mosquée Al Aqsa continueraient d'être réservés au seul culte musulman. Le site d’information MEMRI rapporte que le numéro du 29 octobre du quotidien palestinien Al-Hayat Al-Jadida était plein de fausses accusations pour faire croire qu'Israël était en train de saccager les lieux saints de Jérusalem.
Le secrétaire d’état John Kerry a attribué l’attaque de mardi à un climat général de «provocation », mais M. Abbas était l’un des provocateurs.
Ces meurtres sont les pires de la récente vague d’attentats palestiniens, qu'on qualifie parfois de troisième Intifada spontanée, ou de soulèvement contre Israël. Mais il y a peu d’évènements spontanés dans une société dominée par des factions militaires armées. La dernière Intifada, qui est intervenue après l’échec des conversations de paix de l’an 2000, avait aussi été qualifiée de spontanée jusqu’à ce qu’il ne soit évident que Yasser Arafat l’avait déclenchée.
Le but de ce nouveau djihad est d’affoler les Israéliens pour leur faire accepter la division de Jérusalem, la première exigence formulée par les Palestiniens au cours des négociations de paix qui ont récemment échoué. Cependant, c’est seulement sous la loi israélienne que toutes les religions ont pu être librement exercées à Jérusalem. Au moment du 25ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin, le monde ne devrait plus diviser à nouveau de grandes villes.
Le président Obama a condamné l’attaque, mais son gouvernement a contribué en partie à semer le trouble en dénonçant les constructions dans la municipalité de Jérusalem. Dans une lettre à l’ancien premier ministre Ariel Sharon, l’administration précédente, celle de Georges W Bush, avait assuré en 2004 que tout accord de paix à venir garantirait des ajustements de la frontière de la Rive occidentale du Jourdain en fonction des réalités du terrain. En 2009, Hillary Clinton prétendit que la lettre de Bush n’avait pas de statut juridique, encourageant les rêves de division de Jérusalem des Palestiniens. Ce dont Israël a besoin aujourd’hui, c’est que les États-Unis ne donnent pas des gratifications aux actes de djihad en traînant M. Netanyahou dans des négociations avec M. Abbas. Le premier ministre israélien est en droit de refuser de rencontrer M. Abbas jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne mette un terme à l’incitation à la violence.
Le meilleur moyen d’empêcher une troisième Intifada, c'est de rassurer Israël sur le soutien des États-Unis dans des opératipns d'autodéfense et d’avertir les Palestiniens qu’ils n’auront pas de patrie tant qu’ils édifieront une société qui glorifie les meurtres d’innocents au nom de la religion.
Titre original : Jihad in Jerusalem
Review and Outlook in Wall Street Journal, publié le 18 novembre 2014
Traduction: Jean-Pierre Bensimon
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